jeudi 1 mai 2014

Richard s’imprègne de l'univers de Da Cruz

"Visite" de l'immeuble que Da Cruz a habité pendant toute son enfance. 

16, rue de l'Ourcq
 Même après les explications données par Da Cruz lors de notre rencontre je comprenais mal son sentiment quant aux évolutions de notre quartier. Il serait plus juste de parler de son ressentiment. Certes il avait analysé de façon objective la situation : il  employa de manière fort pertinente le terme tiré du vocabulaire du géographe de "gentrification". 

Entrée de l"immeuble
Par ailleurs, dans ses paroles, au détour d'une phrase, dans une intonation, émergeaient  des accents d'une grande violence sur les "nouveaux venus". Il m'avait dit qu'il avait habité au 16, rue de l'Ourcq dans un immeuble en voie de rénovation. Ses parents y étaient gardiens avant d'être expulsés comme les autres locataires. Je suis allé voir ce qui restait de Da Cruz dans sa "maison" : des fresques déjà dégradées dans l'entrée, un pochoir témoin d'un procédé qu'il a abandonné, des motifs qu'il utilise souvent (des étoiles de couleurs vives), et un "encadré" souligné par un cœur, "Merci à ce lieu".

"Merci à ce lieu"
Le "lieu" comme il le nomme, c'est la loge de ses parents, concierges venant du Portugal. Le lieu dans lequel il passa son enfance, son adolescence, sa jeunesse. Cadre du "vert paradis des amours enfantines", des premiers graffs pour exister, les premières fresques pour être un artiste. Et puis, la violence de l'expulsion, la colère, la haine de ceux qui sont tenus pour responsables.
Bref, son histoire illustre ce que les sociologues appellent, je crois, "la violence sociale". 
Maintenant, je le comprends mieux.

Étoile au pochoir

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