samedi 25 avril 2015

Les canaux parisiens, une histoire à découvrir

Voici en 12 fiches le b.a.-ba des canaux parisiens par le Service des canaux.

Les canaux, un patrimoine à préserver
Cas unique en France, la Ville de Paris entretient un réseau fluvial de 130 kilomètres de voies navigables, localisé dans cinq départements et deux régions administratives. Ce réseau, propriété de la Ville de Paris, est composé des canaux suivants :
le canal Saint-Martin, entièrement situé à Paris, qui traverse cinq arrondissements,
– le canal Saint-Denis qui s'écoule de Paris (19e), à Saint-Denis (93),
– le canal de l'Ourcq qui s'étend de Mareuil-sur-Ourcq (60), à Paris (19e).


À l'origine des canaux parisiens
Le 19 mai 1802, Napoléon Ier crée le réseau fluvial de la Ville de Paris pour alimenter la capitale en eau potable et l'approvisionner en bois et en céréales.


Le bassin de La Villette : de l'industrie aux loisirs
Souhaité par Napoléon Ier, le bassin de La Villette reçoit l'eau en provenance du canal de l'Ourcq en décembre 1808. Bassin d'agrément au début du XIXe siècle, sa position en limite de la barrière des Fermiers Généraux le transforme rapidement en port industriel, entouré d'entrepôts, jusqu'en 1983. C'est aujourd'hui un bel espace consacré à la détente avec l'accueil de Paris Plages depuis 2007 et l'ouverture de la halte nautique en juillet 2008.


Scaphandrier, une plongée dans l'univers des canaux
Le Service des canaux emploie des scaphandriers pour effectuer les opérations d'entretien des parties immergées de l'ensemble du réseau fluvial. Jusque dans les années 70, leur tenue appelée "Pieds lourds" ne pesait pas moins de 75 kg ! Aujourd'hui plus moderne, son poids se réduit à une quarantaine de kilos...


La biodiversité du canal Saint-Martin
Le canal Saint-Martin recèle une faune et une flore mal connues des Parisiens : anguille, barbeau, perche soleil, bergeronnette des ruisseaux, héron cendré, éponge de Muller, fougère scolopendre et bien d'autres espèces peuvent y être rencontrées.


Près des canaux, une certaine douceur de vivre
Le canal Saint-Martin est un lieu de fraîcheur, de convivialité et de détente. Ses berges jalonnées d'arbres et de jardins, bordées de pistes cyclables, permettent au choix parties de pêche, croisières, pique-niques, flâneries ou circulations douces au bord de l'eau. Ce patrimoine naturel reste fragile et les Parisiens doivent contribuer à le préserver.


À quoi servent les canaux parisiens ?
De nos jours, l'eau en provenance du canal de l'Ourcq alimente le réseau d'eau non potable de la Ville de Paris : elle est utilisée principalement pour l'arrosage des espaces verts, l'alimentation des lacs des bois de Boulogne et de Vincennes et le nettoiement des voies publiques. Ce réseau de voies navigables permet le transport de marchandises par la voie d'eau, une alternative à la route encouragée par la Ville de Paris, tout comme les croisières de plaisance et de tourisme.


À quoi servent les écluses ?
Une écluse est un barrage muni de portes et de vannes servant à lâcher ou à retenir l'eau. Du bassin de La Villette au port de l'Arsenal, les neuf écluses du canal Saint-Martin (quatre écluses doubles et une écluse simple) permettent de compenser une dénivellation de 25 mètres et peuvent être comparées à une sorte d'escalier pour bateaux. Électrifiées depuis les années 70 et équipées de manœuvres hydrauliques, les écluses seront maintenant télécommandées à partir d'un poste central.


"Atmosphère, atmosphère…"
Les canaux de Paris servent fréquemment de décor au cinéma. Alexandre Trauner, chef décorateur de cinéma, a construit dans les studios de Billancourt un décor restituant l'ambiance et la vie de quartier du canal Saint-Martin et de l'hôtel du Nord, immortalisés par Marcel Carné en 1938 dans Hôtel du Nord, dans le style du "réalisme poétique". En 2001, Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, du réalisateur Jean-Pierre Jeunet, a donné au canal une autre "atmosphère".


D'une rive à l'autre
Au XIXe siècle, de nombreux ponts tournants ou levants en bois permettent de franchir le canal Saint-Martin. Ils sont remplacés à la fin du XIXe siècle par des ponts tournants métalliques (pont Grange-aux-Belles et pont Dieu), ainsi que par d'élégantes passerelles à l'architecture inspirée par le style de Gustave Eiffel.


La voûte Richard-Lenoir
La réalisation de la voûte Richard-Lenoir (1509 m) est décidée en 1859, à l'occasion de la création du boulevard Voltaire. Afin de laisser le passage aux bateaux, le canal est approfondi (5,50 m) et couvert : il devient alors le boulevard Richard-Lenoir. Trente-six oculi (ouvertures pratiquées sur un comble de voûte) nécessaires à la ventilation et à l'éclairage des voûtes Richard-Lenoir et du Temple, créent, en fonction de la météo, de très beaux jeux d'ombres et de lumières...


Six voûtes pour un canal
Débutés en 1812, les travaux de couverture du canal Saint-Martin s'achèvent en 1906. Six voûtes composent cette couverture : la voûte de l'assise de la colonne de la Bastille (réalisée avant le percement du canal), les deux voûtes de la place de la Bastille, la voûte de la ligne 1 du métro, la voûte Richard-Lenoir qui suit le tracé du boulevard du même nom et enfin, la sixième et dernière voûte, dite "du Temple", qui correspond au boulevard Jules-Ferry.


Les canaux et la Seine
Créé en 1823, le canal Saint-Martin relie la Seine amont, par le port de l'Arsenal, à la Seine aval, par le canal Saint-Denis, via l'écluse de la Briche située dans la ville de Saint-Denis. Le raccourci créé par le réseau des canaux parisiens facilite le trajet des bateaux naviguant sur la Seine.

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