J'aime les églises, les synagogues aussi, tout comme les temples protestants... En fait, dès que je vois la porte d'un lieu de culte ouverte, je rentre. Moi, l'homme sans Dieu, je n'y vais pas pour prier ni prendre part à un culte, j'y rentre parce que dans ces lieux, de tout temps, les croyants ont accumulé des œuvres d'art pour honorer la divinité. Il y a un art profane dont il faut connaître les codes pour en saisir la beauté et l'originalité. Il y aussi un art, non pas sacré, mais religieux. Cela signifie que les codes en sont souvent différents et que pour les saisir il est nécessaire d'avoir une instruction religieuse. Si ma connaissance des Évangiles me permet de donner un sens aux œuvres chrétiennes, il en est tout autrement avec les œuvres se référant à d'autres traditions. Je sais que dans une mosquée ou dans une synagogue, je ne comprends pas la signification symbolique des représentations, je me laisse simplement conduire vers la beauté. Certes, le message m'échappe mais pas le mystère de la beauté qui traverse les religions et les cultures.
Tout ça pour vous expliquer, chers lecteurs, pourquoi un beau jour (ce jour-là, il faisait beau et la clarté du soleil rentrant dans ce lieu clos explique dans une large part mon émotion), voyant le portail du 93 de la rue de Crimée entrebâillé, je décidai de m'y aventurer. J'avais vu, surmontant le portail, une croix et je m'attendais en conséquence à trouver un lieu de culte. Un premier pavillon et une fresque murale confirmaient cette hypothèse mais le style s'apparentait à celui d'une icône. De la rue de Crimée, je n'avais rien vu, pas davantage de la rue qui lui est perpendiculaire, la rue Foyatier. Le chemin que je parcourus me fit découvrir d'autres pavillons et, sur une butte, une église russe.
Je n'en dirai pas davantage. Il faut parfois un guide pour mieux comprendre, parfois il faut faire le chemin seul et se laisser aller à la contemplation. Le but de ce billet c'est de vous inviter à la découverte.
Pour la petite histoire, sachez que cette église était l'église luthérienne allemande, construite au XIXe siècle pour les travailleurs allemands de Paris et de sa région. Elle fut confisquée après la Première Guerre mondiale puis mise en vente par le gouvernement français. La cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky dans le XVIIe arrondissement étant trop petite pour accueillir tous les fidèles, essentiellement des Russes fuyant la révolution de 1917, elle fut rachetée aux enchères puis consacrée le 18 juillet 1924, jour de la Saint Serge de Radonège.
Pour la petite histoire, sachez que cette église était l'église luthérienne allemande, construite au XIXe siècle pour les travailleurs allemands de Paris et de sa région. Elle fut confisquée après la Première Guerre mondiale puis mise en vente par le gouvernement français. La cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky dans le XVIIe arrondissement étant trop petite pour accueillir tous les fidèles, essentiellement des Russes fuyant la révolution de 1917, elle fut rachetée aux enchères puis consacrée le 18 juillet 1924, jour de la Saint Serge de Radonège.
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