Attention danger, si vous êtes végétariens abstenez-vous, sinon vous risquez de le devenir !
Ci-dessous, la série photographique
Aux abattoirs de La Villette d'
Eli Lotar de 1929. Tous ces clichés sont au musée national d'Art moderne (Centre Georges Pompidou) à Paris. Pour ceux qui veulent en savoir un peu plus
Eli Lotar un photographe professionnel et militant en marge du surréalisme de Damarice Amao où l'on peut lire :
Évoquer le travail de Lotar [...] nous conduit naturellement à évoquer ses célèbres images, quasi iconiques aujourd'hui, publiées dans la revue Documents*
de Georges Bataille en 1929, à savoir Aux Abattoirs de La Villette.
Et un peu plus loin : Ses carnets personnels répertorient de manière plus ou moins exhaustive les différents sujets traités dans sa carrière : les réverbères, les porches, les escaliers, les vitrines, les ponts, Paris la nuit, la tour Eiffel, les bassins de La Villette entre autres.
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©Eli Lotar - Centre Pompidou |
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* DOCUMENTS N°6
C’est dans ce numéro de novembre
1929 que paraissent les photos de Lotar, pour illustrer le texte du mot "abattoir" de Georges Bataille dans la rubrique Dictionnaire.
ABATTOIR — L'abattoir relève de
la religion en ce sens que des temples des époques reculées, (sans parler de nos
jours de ceux des Hindous) étaient à double usage, servant en même temps aux
implorations et aux tueries. Il en résultait sans aucun doute (on peut en juger
d'après l'aspect de chaos des abattoirs actuels) une coïncidence bouleversante
entre les mystères mythologiques et la grandeur lugubre caractéristique des
lieux où le sang coule. Il est curieux de voir s'exprimer en Amérique un regret
lancinant : W.B. Seabrook (I) constatant que la vie orgiaque a substitué, mais
que le sang de sacrifices n'est pas mêlé aux cocktails, trouve insipide les mœurs
actuelles. Cependant de nos jours l'abattoir est maudit et mis en quarantaine
comme un bateau portant le choléra. Or les victimes de cette malédiction ne
sont pas les bouchers ou les animaux mais les braves gens eux-mêmes qui en sont
arrivés à ne pouvoir supporter que leur propre laideur, laideur répondant en
effet à un besoin maladif de propreté, de petitesse bilieuse et d'ennui : la
malédiction (qui ne terrifie que ceux qui la profère) les amène à végéter aussi
loin que possible des abattoirs, à s'exiler par correction dans un monde
amorphe, où il n'y a plus rien d'horrible et où, subissant l'obsession
indélébile de l'ignominie, ils sont réduits à manger du fromage. — G. BATAILLE
(1) L’Île magique, Firmin-Didot,
1929
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