Confirmant ce que je supputais, dAcRuZ et ses amis, continuent de "rénover" les fresques de la rue de l'Ourcq dont nous avions dans un précédent billet évoqué la fonction. dAcRuZ et Batsh ont peint deux fresques qui demeurent par rapport à leurs productions passée relativement secondaire. Batsh qui travaille souvent avec dAcRuZ et Marko, rue de l'Ourcq, avait précédemment peint un portrait de profil et une belle tête de cheval pour illustrer une citation. En juillet 2014, dans le cadre d'Ourcq Living Colors, il avait réalisé une superbe tête dechimpanzé. La facture était très réaliste voire hyperréaliste : le singe regardait celui qui le regardait et nous le regardions dans les yeux nous interrogeaient sur notre identité.
C'était, me semble-t-il, celui qui regardait qui était regardé. D'où le trouble que provoquaient ces yeux, à la fois si humains et assurément animaux.
Batsh représente un chanteur de rap (Imani ?). Cela relie le portrait à son avant-dernière œuvre : la culture hip hop. Nous retrouvons sa quête de la ressemblance et le choix du réalisme. Pas de message ; un lien entre musique et art plastique pour symboliser par deux éléments une culture complète.
(digression : j'ai toujours été très étonné que quand nous rencontrons une personne que nous connaissons, notre regard "trouve" sans vraiment chercher les, disons 4 cm² (2x2) de l'espace des yeux. Nous ne balayons pas l'ensemble du corps pour "saisir" les yeux, pas davantage toute la surface du visage de la personne que nous croisons. De la même manière, lorsque nous regardons le visage du chimpanzé, nous voyons sans chercher d'abord les yeux). Ces yeux peints avec une grande précision (finesse des contours, reflets etc.)
C'était, me semble-t-il, celui qui regardait qui était regardé. D'où le trouble que provoquaient ces yeux, à la fois si humains et assurément animaux.
(digression : la représentation des yeux de manière hyperréaliste est devenue un thème courant dans le street art. C'est même un genre d'exercice que s'imposent les street artists pour se "mesurer", c'est-à-dire pour comparer leur "virtuosité". Par ailleurs, le nombre de singes peints par des street artists, dans le monde entier, est impressionnant : ce ne sont pas n'importe quels singes, les plus fréquents sont les gorilles et les chimpanzés. Les artistes sont-ils sensibles, c'est une hypothèse qui vaut ce qu'elle vaut, à la puissance du gorille et à la "parenté" des hommes et des chimpanzés, nos plus proches cousins ? Le fait que ces singes sont couverts de poils noirs a-t-il un quelconque intérêt pour expliquer la forte occurrence de ces deux espèces de singes).
Batsh représente un chanteur de rap (Imani ?). Cela relie le portrait à son avant-dernière œuvre : la culture hip hop. Nous retrouvons sa quête de la ressemblance et le choix du réalisme. Pas de message ; un lien entre musique et art plastique pour symboliser par deux éléments une culture complète.
dAcRuZ, lui, reprend son sujet de prédilection, la tête de l'Inca. Le masque est incliné et "rayonne". Les éléments décoratifs périphériques sont des étoiles (vous avez appris, chers lecteurs, à distinguer les étoiles de dAcRuZ de celles de Marko !) et des formes géométriques peintes vraisemblablement par Batsh, formes dont on voit mal le lien avec le sujet central. La mauvaise qualité du support (un mur plein de trous) explique en partie le manque de raffinement du masque. Les surfaces sont certes fractionnées mais nous ne retrouvons pas le côté "enluminure" que nous avons trouvé dans d'autres productions (en particulier dans le grand masque d'Inca que dAcRuZ est en train de recouvrir et qui reste pour moi, une œuvre de référence. Dans sa bouche, le masque, avatar de l'artiste tient un nom : SOLAL. Mon moteur de recherche m'apprend que c'est le premier roman d'Albert Cohen, à moins que cela soit le nom d'un chanteur de pop rock. Je penche pour cette seconde version. Solal vient de soleil, d'où les "rayons" qui entourent le masque de l'Inca, un peu comme la tête de la Statue de la Liberté de Bartholdi. Le "mural" comme disent nos amis anglo-saxons serait un hommage au chanteur.
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