L'idée de dAcRuZ consiste à penser que l'urbanisation dense d'un quartier a pour conséquence de priver les street artists de supports et qu'ainsi le street art se meurt.
Il suffit, un jour de beau temps, d'aller se promener sur la butte Montmartre. Les œuvres sont tellement nombreuses et intéressantes que des sites Internet se sont créés, spécifiquement consacrés au street art sur la butte. Pourtant, la densité du bâti est telle qu'il est difficile de trouver des murs que j'ai appelés "en déshérence".
Les street artists n'ont que faire des "murs autorisés". Cette forme d'art urbain s'est historiquement développée dans un contexte de transgression des règles, y compris des lois sur l'affichage. Aujourd'hui, partout dans le monde (voir les exceptions dans le post précédent), les street artists, consciemment, sont dans la provocation des systèmes sociaux en place. Rappelons que Banksy n'est pas le nom de l'artiste qui se fait appeler Banksy et qu'il n'existe aucune photographie de lui. Ce n'est pas une coquetterie, une lubie d'artiste, c'est une impérieuse nécessité quand on fait des pochoirs sur des murs qui n'appartiennent pas tous à des amateurs d'art urbain. Dans le même temps, Banksy fait des expositions qui sont des institutionnalisations de sa création et... une source de revenus (bah oui, les pochoirs ça coûte et ça ne rapporte rien, même pas un copyright sur les photos !) Le street art n'existe que dans les villes quelles que soient les formes que prennent les urbanisations, Pour preuve, s'il en fallait une, les œuvres sont classées soit par artiste soit par ville (le street art à Paris, à Londres, à Berlin, etc.) Le street art est un art né de la provocation et qui porte en lui un message sociétal et politique de contestation des pouvoirs (des pouvoirs politiques, des pouvoirs des possédants, etc.)
Certes, depuis une vingtaine d'années, ma référence à la première exposition de Banksy va dans ce sens, des initiatives sont prises pour faire rentrer le street art dans les clous de la loi. Ourcq Living Colors en donne un bon exemple (beaucoup d'autres existent ; les expositions du WIP à La Villette [actuellement Le Module de Zeer], l'organisation par la Seine-Saint-Denis cet été d'une "exposition" en plein air, etc.). Deux mouvements se dessinent : un mouvement que je qualifierais de libertaire et un courant institutionnel. Dit autrement, des artistes auront dans le futur encore besoin du vandalisme, de la provocation pour donner de la force à leur message et d'autres comme Jean-Michel Basquiat s'intégreront dans l'art contemporain.
Après cette courte digression, je vous propose une promenade sur la rive droite du canal de l'Ourcq, en allant vers Pantin. J'ai retenu six images que notre blog n'a pas encore publiées.
Les quatre premières sont des pochoirs. Des pochoirs de feuilles avec de jolies formes et de jolies couleurs. J'aime imaginer le jeune street artist en "herbe" (jeu de mot, feuille...herbe), avec ses deux, trois pochoirs et ses bombes dans son sac à dos. Il s'est approprié un petit espace pour ne pas gêner les cadors. Consciencieusement, on scotche ses pochoirs et on vaporise juste ce qu'il faut de peinture. Faut pas que ça coule (n'est pas Pollock qui veut, on verra plus tard pour la provoc !). Ensuite, on décolle le premier pochoir et on attend que ça sèche...Et on recommence avec le deuxième. C'est "cute" comme disent les Anglais, "so nice".
La fresque d'EPK surprend. C'est un street artist israélien qui, lui, fait dans la provoc. Son œuvre est structurée : un cadre, un sujet (un corps démembré, dont il ne reste que les bras et les jambes). Elle est située près de l'ancien centre des douanes qui a été un spot du street art à Pantin. Comme toutes les œuvres d'art, sa fresque cache un mystère. Le fait qu'il soit israélien est-il une clé pour comprendre la signification de la représentation. Un peu malgré moi, je fais référence à un détail du Guernica de Picasso. Hasard ou discours sur la guerre ?
La dernière image de cette série, c'est une émotion qui se rapproche des pochoirs des feuilles. C'est tout simple : deux, trois couleurs, autant de pochoirs, autant de bombes. En plus, comme tant d'autres grands frères (exemple Levalet), on tire partie de l'environnement. Mais c'est pas du Levalet. D'abord c'est un pochoir, ensuite Levalet, en fonction des lieux, dessine des personnages, là on bombe des fleurs et des papillons, au bas de tous les murs. C'est délicat. C'est fait pour faire beau. Embellir le pavé de la ville c'est déjà un premier pas. Pour la rue, street in english, nous y sommes. Quant à l'Art ? Nous reviendrons l'année prochaine...ou jamais.
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La fresque d'EPK surprend. C'est un street artist israélien qui, lui, fait dans la provoc. Son œuvre est structurée : un cadre, un sujet (un corps démembré, dont il ne reste que les bras et les jambes). Elle est située près de l'ancien centre des douanes qui a été un spot du street art à Pantin. Comme toutes les œuvres d'art, sa fresque cache un mystère. Le fait qu'il soit israélien est-il une clé pour comprendre la signification de la représentation. Un peu malgré moi, je fais référence à un détail du Guernica de Picasso. Hasard ou discours sur la guerre ?
La dernière image de cette série, c'est une émotion qui se rapproche des pochoirs des feuilles. C'est tout simple : deux, trois couleurs, autant de pochoirs, autant de bombes. En plus, comme tant d'autres grands frères (exemple Levalet), on tire partie de l'environnement. Mais c'est pas du Levalet. D'abord c'est un pochoir, ensuite Levalet, en fonction des lieux, dessine des personnages, là on bombe des fleurs et des papillons, au bas de tous les murs. C'est délicat. C'est fait pour faire beau. Embellir le pavé de la ville c'est déjà un premier pas. Pour la rue, street in english, nous y sommes. Quant à l'Art ? Nous reviendrons l'année prochaine...ou jamais.
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