lundi 23 février 2015

Le vol du hibou, quai de la Loire

Un hibou s'est posé dans notre quartier l'espace d'un instant, mais suffisamment pour que Richard le capture... numériquement !

    


Dans notre blog, voici déjà plusieurs mois, nous vous avions parlé d'une œuvre curieuse [Le papillon de Claire Mo] collée sur le mur de la maisonnette qui fait face au magasin général du quai de la Loire. Un flashcode permettait de l'identifier : il s'agissait d'une "sculpture" de Mo. À vrai dire, le terme sculpture ne s'imposait pas de lui-même. Les sculptures sont rarement collées sur les murs comme des œuvres de street art. Pourtant, c'était un beau travail en volume qui représentait un papillon qui butinait une marguerite. Quoique les teintes se soient guère réalistes les harmonies, tout en fort dégradé, étaient d'une grande élégance. L'harmonie de la fleur du blanc et du gris se mariait avec l'harmonie du jaune et de l'ocre. Les sujets coupés par tranches fines étaient empilés et collés pour rendre compte du relief. Cette œuvre est restée longtemps exposée sur le mur du cabanon avant d'être déposée par Mo et remplacée par une autre de la même facture.

    



Nous restions dans un bestiaire ; l'œuvre représentait un hibou perché sur une branche. Alors que la première œuvre avait deux sujets d'égale importance, la seconde en avait un, un hibou (la branche n'est qu'accessoire). La technique était la même : le sujet découpé en tranche d'égale grosseur traduit la troisième dimension. Les deux sculptures ont été réalisées en carton-plume (c'est la légèreté du matériau qui explique la possibilité de son collage). Les coloris rappellent ceux de la marguerite : une harmonie de gris. Le dessin est classique et rompt avec la modernité du matériau. 

Voir une sculpture moderne remplacée après plusieurs mois d'exposition par une autre sculpture du même artiste, au même endroit, est assurément peu banal.

Le commentaire de son galeriste français : "Aussi virtuose du volume quelle est fine lame, Claire Mo est avant tout une esthète du détail. Elle creuse l'espace et l'inverse pour nous y perdre et peaufine chacune de ses œuvres anamorphosées avec une infinie patience afin que notre point de vue croise enfin le sien.".
Claire Mo produit selon ce procédé des œuvres originales : des trophées de chasse, des chimères en forme de trophée (par exemple un cerf avec une tête de Yorkshire), des œuvres cotées entre 1300 et 1500 €.

Conclusion, puisqu'il en faut une, alors que son papillon qui avait été respecté (ce qui est chose rare) est resté exposé de longs mois (ce qui rarissime), le hibou a été volé. On peut voir les traces de colle sur le mur ; il a certainement été décollé avec précaution.

    


J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle à vous annoncer :
– Dans notre quartier, il y a un amateur d'art (c'est la bonne),
– Dans notre quartier, il y a un amateur d'art (c'est la mauvaise).

3 commentaires:

  1. Bonjour,
    Je suis Mo, et je suis ravie des quelques lignes que vous écrivez sur mon travail et je vous en remercie !
    En revanche, j'aurai quelques infos à rectifier concernant ma personne ... puisque je ne vis pas New York et je suis encore moins sino-américaine.
    Je vous offre un café ?

    Mo


    https://www.facebook.com/claire.mo.1614

    http://moworkinprogress.wix.com/clairemo

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  2. Claire, tout est rectifié avec nos excuses, quant au café ce sera avec plaisir !
    François

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  3. bien entendu !
    contatcez moi via facebook ou sur mon site
    je serai ravie de vous expliquer en quoi mon travail reste "handmade" et bien loin des imprimantes 3d .

    également je ne connais pas cette personne sur la photo :)
    mais en tout cas, j'ai bien rigolé :)

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