Quelques mots à propos d'échanges que j'ai eus avec Da Cruz
aujourd'hui [le 9 avril].
Je [Richard] lui ai envoyé un mail ce matin à propos de son
"requiem", mot qui m'interrogeait sur l'idée que Da Cruz avait sur
l'évolution de notre quartier.
Dans sa réponse, il justifie son sentiment.
Dans sa réponse, il justifie son sentiment.
"Ce
n'est pas paradoxal à mes yeux que de dire I love my ghetto et
Requiem pour un quartier, car l'idée c'est de dire que nous assistons à un
changement radical dans le tissu social des quartiers populaires. Je ne suis
pas passéiste et au contraire la ville est par essence en mouvement. Mais
justement, j'ai commencé à peindre la rue de l'Ourcq pour attirer l'attention
des habitants sur ces bâtiments qui ont disparu aujourd'hui.
Je
trouve ça positif qu'ils construisent des logements étudiants et sociaux, que
ces quartiers conservent un caractère populaire sous une autre forme, et qu'il
y ait de nouveaux visages qui viennent se mélanger dans ce quartier.
Il
y a toutefois une forme de violence appliqué à ce territoire dans ces
constructions massives. J'en ai moi même senti les effets. J'ai vécu 32 ans au
16, rue de l'Ourcq, j'étais encore présent lorsque les pelleteuses
démarraient leur action, et je trouvais qu'on ne ménageait pas les habitants,
on ne faisait rien pour accompagner ce changement.
Il
me semble important de garder une trace de notre passé, surtout dans une époque
un peu schizophrène, il nous faut garder notre mémoire."
I love my ghetto |
Nous
nous sommes rencontrés cet après-midi à sa demande.
Il m'a raconté la brutalité de l’expulsion de ses parents du 16, rue de l'Ourcq et de leur relogement. Il m'a confié son souci non pas de garder ce quartier comme il était mais de faire en sorte que les gens s'inventent un vivre ensemble qui dépasse les clivages sociaux et communautaires. Il a créé une association justement pour faciliter les échanges entre des gens quelle que soit leur religion et leur statut social : il craint que la violence des bouleversements sociaux provoquent des conflits et une hyper-violence liée à la vie sur un même territoire de très pauvres et de riches. Il considère qu'aujourd'hui rien n'est fait pour que les choses se passent bien.
Il m'a raconté la brutalité de l’expulsion de ses parents du 16, rue de l'Ourcq et de leur relogement. Il m'a confié son souci non pas de garder ce quartier comme il était mais de faire en sorte que les gens s'inventent un vivre ensemble qui dépasse les clivages sociaux et communautaires. Il a créé une association justement pour faciliter les échanges entre des gens quelle que soit leur religion et leur statut social : il craint que la violence des bouleversements sociaux provoquent des conflits et une hyper-violence liée à la vie sur un même territoire de très pauvres et de riches. Il considère qu'aujourd'hui rien n'est fait pour que les choses se passent bien.
I still love my ghetto |
Je
lui ai dit 2 choses :
► J'ai demandé au maire de l'arrondissement de protéger la
fresque sur le pont de l'Ourcq comme le font d'autres grandes villes des
fresques des street artists (New York pour Bansky par exemple) et
de développer un projet de street art sur le pont de l'Ourcq, pont symbole du
lien social nécessaire au fonctionnement de notre société (Da Cruz, Mosko et
invités) et
axe des interventions des artistes depuis plus de 20 ans.
► Je lui ai proposé mon
aide pour que le local de l'association soit installé sous une voûte de la
petite ceinture rue de l'Ourcq. Le local pourrait porter témoignage du passé du
quartier, être un lieu d'exposition pour les street artists, un lieu de réunion
pour l'élaboration de projets culturels communs.
La meilleure façon de tisser du
lien social c'est de faire des choses ensemble.
[Merci à vous, Da Cruz et Richard, pour votre engagement]
[Merci à vous, Da Cruz et Richard, pour votre engagement]
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