Je vous ai déjà parlé de Germaine Tailleferre, ou plutôt de la fresque de "sa" rue, qui donne dans la rue des Ardennes. Mais qui était Germaine Tailleferre ? Comme on dirait aujourd'hui, attention c'est du lourd, du très lourd ! Non seulement elle a des dons exceptionnels, mais en plus elle a vécu le foisonnement artistique de l'entre-deux-guerres et a failli abandonner le piano pour devenir peintre !
Le texte ci-dessous est extrait du Document philatélique officiel.
César Franck - Erik Satie - Florent Schmitt - Arthur Honegger - Georges Auric et Germaine Tailleferre - © Tous ces timbres sont dessinés par René Dessirier |
"Le groupe des Six se compose de cinq membres et d'une membrane" écrivait un critique vers 1920. La "membrane" s'appelait Germaine Tailleferre. Ses cinq complices se nommaient Honegger, Milhaud, Poulenc, Auric, Durey.
Née en 1892 à Saint-Maur-des-Fossés, celle que Satie appellera sa "fille musicale" commence l'étude du piano à l'âge de cinq ans. A huit ans, elle compose déjà de petites pièces. A l'insu de son père, qui s'oppose à une carrière musicale, elle entre au Conservatoire de Paris en 1904. La médaille de solfège qu'elle y obtient en 1906 tempérera quelque peu l'opposition paternelle. Mais Germaine doit toujours subvenir à ses besoins et payer ses professeurs en donnant elle-même des leçons de piano.
C’est dans l'atelier du sculpteur Emmanuel Centaure, qui avait épousé sa sœur aînée, qu’elle fit la connaissance des peintres cubistes Fernand Léger, Albert Gleizes, Metzinger, Robert Delaunay, André Lhote. En 1914, elle obtient le premier prix de contrepoint et fera partie, avec ses camarades de classe Milhaud, Honegger et Auric de ce qu’on appellera Les Nouveaux Jeunes. Après quelques séjours en Espagne et en Bretagne pendant le premier conflit mondial, elle revient à Paris où elle s’installe au cœur du quartier Montparnasse. Là, elle côtoie Modigliani, Kisling, Picasso, Zadkine, et songe à abandonner le piano pour le dessin et la peinture. Vers 1917, elle rencontre Erik Satie dont l’influence est manifeste dans le ballet Les Marchands d'oiseaux (1923). En 1921, Germaine Tailleferre compose, à la demande de Jean Cocteau, le quadrille des Mariés de la tour Eiffel.
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Dans les années cinquante, elle écrivit peu mais entreprit des tournées de concerts en Europe. Cette "Marie Laurencin pour l’oreille", ainsi que l'appelait Cocteau, termina ses jours en 1983.
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