Après l'article A quand la Petite Ceinture rendue aux Parisiens ? Telerama revient sur le sujet avec un papier de Luc Le Chatelier.
Sur les 32 kilomètres de la Petite Ceinture, seul 1,3 a été converti. A quand la suite ? |
Un bout d’une ancienne voie de chemin de fer, dans le sud de Paris, s’ouvre à la promenade. Laissé comme à l’état sauvage, le lieu enchante.
C’est un ex-petit chemin de fer qui sent la noisette et l’orme champêtre, le sycomore et le chêne pédonculé. C’est une échappée verte dans le vif de la ville, qui trotte en cachette au dos des immeubles. C’est une piste toute plate au fond d’une tranchée qui, au gré d’une topographie plus chahutée que prévu, se retrouve en haut d’un talus avant de sauter par-dessus la rue. Construite entre 1852 et 1869, la Petite Ceinture court, sur 32 kilomètres, tout autour de Paris. Jusqu’en 1934, un train a transporté des voyageurs, et jusque dans les années 1970, des marchandises. Aujourd’hui, quelques portions servent encore. Le reste, en friche, demeure dans le giron de Réseau ferré de France, au cas où.
Ce qui n’empêche pas qu’un petit bout, sur 1,3 kilomètre, entre les
parcs Georges-Brassens et André-Citroën, dans le 15e arrondissement, s’ouvre désormais
à la promenade. Mieux: invite à la rêverie. Avec beaucoup d’humilité et de
finesse, Jérôme Saint-Chély et ses collègues paysagistes de la Ville ont su
point trop en faire. Ils n’ont rien planté. Leur intervention s’est limitée à supprimer
les invasives qui risquaient d’étouffer l’ensemble, à éclaircir quelques
taillis pour ménager des vues insolites, soigner les lisières et l’esthétique ferroviaire,
faucher une à deux fois l’an les parties enherbées, et réaliser un cheminement
facile et agréable pour les piétons, fauteuils et poussettes. Qui baguenaudent
à plaisir, épient les oiseaux - dont le rare gobe-mouche gris -, coursent les
papillons, scrutent la ville par derrière et s’exclament en chœur avec nous : «
A quand la suite ? On veut faire le grand tour ! »
Luc Le Chatelier - Telerama #3350
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