Les apaches ont l'amour de la vengeance chevillé
au cœur. Le rôdeur livré par un de ses acolytes pourra demeurer des mois en
prison, il n’oubliera rien, et son premier souci, en sortant de Fresnes, sera
de rechercher son ennemi pour en tirer vengeance. La scène terrible qui fait le
sujet de notre gravure est un témoignage caractéristique de cette passion des
représailles.
Un certain Berger, repris de justice dangereux,
ayant à se plaindre d’un autre gredin du même acabit nommé Marchais,
l’assaillit un soir et l’assomma aux trois quarts. Marchais, transporté à
l’hôpital Saint-Louis en piteux état, guérit cependant et n’eut plus d’autre
pensée que de retrouver son agresseur et de prendre sa revanche. Berger avait disparu et la police n’avait pu lui
mettre la main au collet. Un an passa sans affaiblir la haine du vaincu. Enfin,
récemment, Marchais apprit que Berger avait reparu
boulevard de La Villette. Des camarades dévoués organisèrent une surveillance.
Berger devait finir par tomber entre leurs mains. C’est ce qui arriva une de
ces dernières nuits.
Et ce fut alors une scène atroce, un véritable
supplice chinois. Ligoté et bâillonné, l’homme fut porté dans un terrain vague,
près du boulevard de la Chapelle, et chacun sortit son couteau. On ne le tua
pas, mais on le "piqua" à maintes reprises, et, finalement, Marchais, qui
frappa le dernier, lui coupa le nez. Puis toute la bande s’enfuit.
Le rôdeur était vengé.
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