mercredi 22 janvier 2014

L'exposition Le Temps de la ville - La Villette

Ce catalogue de 44 pages, fait regretter d'avoir raté l'exposition Le Temps de la ville qui s'est tenue du 15 novembre 1988 au 15 mars 1989 à la Maison de La Villette, accueillant depuis Résidences d'artistes.
Cette exposition s'interrogeait sur le sens de la ville : "la ville idéale est-elle une ville-musée ou une ville nouvelle ou bien un lieu construit où chaque temps a sa place, où chaque génération d'habitants a des points de repères : enseigne, pignon ensoleillé, portail, pavé... ?"

Le temps
"Je sais ce qu'est le temps, mais si l'on me demande ce que c'est, je ne peux pas le dire. (Saint Augustin)".

Quand on pose la question aux habitants du XIXe sur le temps de leur ville, non vraiment ils ne savent pas dire. Pourtant, au marché rue de Joinville, si vous savez l'écouter, Madame Quillet vous parlera de la dernière ferme qu'elle a connue ici, avec un cerisier dont elle rêvait et dont elle rêve encore.
Dans un café, rue de Flandre, Monsieur Frot détaille chaque boutique et évoque le bruit terrible des roues cerclées de fer des charrettes à sucre de Lebaudy.
Un jeune à la sortie d'un concert rock, vous parlera de sa fascination pour les éclairages nocturnes du Parc et de son enfance dans les abattoirs abandonnés, fantastique terrain vague aux décors plus grands que nature.
Autant de repères du temps qui passe, d'une enfance, d'une vie toujours unique : de fait, chacun parle du temps.

Accordéoniste, Pierrette d'Orient, café La Tartine, Porte de La Villette, 1953
© Photo Robert Doisneau
Je me suis fabriqué un petit théâtre. Paris est un théâtre où on paie sa place avec du temps perdu. 
Robert Doisneau. Documentaire F. Prébois (1987)


Château Tremblant, quai de l'Oise, 1945 - © Photo Robert Doisneau
Je vous avais déjà montré ce Château Tremblant avec une photo extraite du film Jenny de Marcel Carné en 1936. En haut à gauche, le pont de la Petite Ceinture.


Toueur [remorqueur] sur le canal de l'Ourcq - © Collection BHVP
Un jour, nous n'entendîmes plus la chaîne de notre courageux petit remorqueur. Nous vîmes les premières péniches à hélices et puis elles-mêmes se raréfièrent comme se raréfièrent les usines et les montagnes de charbon qui ravitaillaient toutes ces usines. Les quais sont déserts, toute une humanité a disparu, humanité travailleuse, courageuse où la vie se déroulait franchement au rythme du temps.
Interview de Jean Allegri

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