Cette exposition s'interrogeait sur le sens de la ville : "la ville idéale est-elle une ville-musée ou une ville nouvelle ou bien un lieu construit où chaque temps a sa place, où chaque génération d'habitants a des points de repères : enseigne, pignon ensoleillé, portail, pavé... ?"
Le temps
"Je sais ce qu'est le temps,
mais si l'on me demande ce que c'est, je ne peux pas le dire. (Saint
Augustin)".
Quand on pose la question aux
habitants du XIXe sur le temps de leur ville, non vraiment ils ne savent pas
dire. Pourtant, au marché rue de Joinville, si vous savez l'écouter, Madame
Quillet vous parlera de la dernière ferme qu'elle a connue ici, avec un cerisier
dont elle rêvait et dont elle rêve encore.
Dans un café, rue de Flandre, Monsieur Frot détaille chaque boutique et évoque le bruit terrible des roues
cerclées de fer des charrettes à sucre de Lebaudy.
Un jeune à la sortie d'un concert
rock, vous parlera de sa fascination pour les éclairages nocturnes du Parc et
de son enfance dans les abattoirs abandonnés, fantastique terrain vague aux
décors plus grands que nature.
Autant de repères du temps qui
passe, d'une enfance, d'une vie toujours unique : de fait, chacun parle du
temps.
Accordéoniste, Pierrette d'Orient, café La Tartine, Porte de La Villette, 1953 © Photo Robert Doisneau |
Je me suis fabriqué un petit
théâtre. Paris est un théâtre où on paie sa place avec du temps perdu.
Robert Doisneau. Documentaire F.
Prébois (1987)
Château Tremblant, quai de l'Oise, 1945 - © Photo Robert Doisneau |
Toueur [remorqueur] sur le canal de l'Ourcq - © Collection BHVP |
Interview
de Jean Allegri
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