mercredi 23 octobre 2013

Au Petit Jardinet, à La Villette

Le cabaret Au Petit Jardinet est rentré dans l'histoire, peut-être grâce à sa proximité avec la Barrière, lieu où l'on s'arrête.

Le 25 juin 1791, avec le passage de Louis XVI
La voiture royale qui revient de Varennes vers Paris s'arrête à la Rotonde et Louis XVI demande un verre de vin, que Lebrun, tenancier du Petit Jardinet, lui apporte.

Le 30 mars 1814, en servant de lieu pour les pourparlers à la capitulation
Lebrun offre un verre d’aramon (la piquette de l'époque) au maréchal Marmont duc de Raguse, présent pour négocier la reddition.
Dans Journal d’un prisonnier de guerre anglais, témoin oculaire des événements arrivés à Paris pendant les premiers mois de 1814, qui est un appendice de La Défection de Marmont en 1814 par Pierre-Nicolas Rapetti, nous avons cet extrait :
Nous avons dit que la suspension d'armes, préliminaire de la capitulation de Paris, fut conclue dans un cabaret à l'enseigne du Petit Jardinet. Ce cabaret était situé dans la seconde maison à gauche en sortant de la barrière Saint-Denis. Le propriétaire de ce modeste établissement ayant fait de bonnes affaires par suite de l'affluence des visiteurs qui vinrent voir le lieu théâtre d'un si grand désastre national, fit peindre sur une planche l'inscription suivante où il célébra, à sa manière, l'événement auquel il devait sa prospérité :
AU PETIT JARDINET
L’AN 1814
ICI LE 30 MARS 
(JOUR À JAMAIS PROSPÈRE
POUR LE BONHEUR
DE NOTRE NATION)
LA PLUS SAGE
CAPITULATION,
AUX FRANÇAIS,
RENDIT UN PÈRE.
THOURONT
Md DE VINS TRAITEUR.

Mais tout est éphémère comme on le lit dans Mémoires d'un forçat ou Vidocq dévoilé, Vol. 2 par Emile Marco de Saint-Hilaire : "Je vis encore cette inscription au commencement de l’année 1815, mais pendant les Cent-Jours, on la fit disparaître". Et pour cause, ce n'était plus tellement tendance !

Lebrun semble être présent en 1791 et 1814, on lit son nom sur l'enseigne du dessin, mais sur la planche, il est écrit Thouront. Qui est qui ?

Gravure d'Auguste Rouquet extrait du livre La Villette (1930)
En comparant la gravure de Rouquet avec ce dessin paru dans la presse, je me dis que c'est assez ressemblant mais dans un second temps, quand j'inverse la gravure, plus de doute, Rouquet s'est servi de ce dessin pour tracer sa gravure.

Autre chose, la légende du dessin parle "du Petit Jardinet, à la Petite-Villette" alors que le témoignage affirme que "Ce cabaret était situé dans la seconde maison à gauche en sortant de la barrière Saint-Denis" c'est-à-dire côté Grande-Villette...

©BnF - 1853

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