dimanche 30 novembre 2014

À la Grande Halle de La Villette, c'est la révolution !

En 1986, au temps des balbutiements de la micro-informatique, Apple sort le Macintosh Plus, le Mac qui va révolutionner la chaîne graphique.
Pour la première fois on parle de publication assistée par ordinateur – où plus communément PAO – que les typographes accueillent avec un sourire condescendant qui va bientôt se transformer en grimace avec le déluge de licenciements.
C'est donc à La Villette que cette petite merveille pour les uns, ou ce killer pour les autres, a été présenté pour la première fois en France.
Détail qui montre que nous sommes à la préhistoire de la micro-informatique, pour obtenir des renseignements il fallait se connecter sur le serveur Minitel de la Cité des Sciences...

samedi 29 novembre 2014

Les Vidangeurs de minuit

        
Émile Chautard

       
Dessin de Maurice Berdon

Émile Chautard, typographe de son métier, a compilé pendant plus de vingt ans des complaintes populaires qu'il a ensuite publiées sous le titre Goualantes de La Villette et d'ailleurs en 1929 chez Marcel Seheur.
La Villette "grâce" au Dépotoir avait le triste privilège de vidanger les fosses d'aisances des immeubles des quartiers chics de Paris. Le ballet nocturne de ces pompes était très bruyant à cause de leurs roues en métal sur les pavés mais nul ne se plaignait de peur de se faire agresser par les cochers dont le vocabulaire était particulièrement fleuri !
Voici donc la Chanson des Vidangeurs – version de 1876 – avec en introduction la présentation d'Émile Chautard.

Cette chanson, intitulée aussi  Les Vidangeurs de Minuit ou la Pompe à merde, dont les paroles et musique sont de Ch. L., intéressa au plus haut point les vidangeurs du quartier de La Villette qui, au cours des années, modifièrent un peu le texte. Nous donnons ici la version entendue chez un marchand de vin établi ancienne rue d'Allemagne (avenue Jean-Jaurès), où se réunissaient, le dimanche soir, un groupe d'ouvriers de la maison Richer. [La maison Richer, comme Moritz & Cie dont j'ai déjà parlé, étaient des établissements spécialisés dans la vidange des fosses septiques]

Les Vidangeurs de Minuit
Nocturne philosophique

I
Soupe à l'oignon, bouillon démocratique,
Perdreaux truffés du faubourg Saint-Germain,
Vous le savez, la chose est authentique,
Manger le soir et chier le matin.

Refrain
Il ne faut pas que rien n'se perde,
Dans la natur', car tout est bon.
Amis, pressons la pompe à merde,
Le jour paraît à l'horizon...

II
Riches et puissants qui bouchez vos narines,
Quand nous pompons le fruit de vos excès,
Si nous n'allions nettoyer vos latrines,
Que sentiraient vos antiques palais.

III
Humble ouvrier, ta modeste cuisine
Te fait du riche envier les festins...
Console-toi, les produits qu'il rumine
Ne se vendront pas plus cher que les tiens.

IV
Fille de rois, ne fais pas tant la fière,
Tu dois chier parce que Dieu l'a voulu.
Un cul princier comme un cul prolétaire,
À la nature doit payer son tribut.

V
Ô vanité des choses de ce monde,
Rose et jasmin, qu'êtes-vous devenus?
Vous vous flattiez d'embaumer à la ronde.
La merde passe et l'on ne vous sent plus...

VI
Le peuple un jour d'une royauté vaine
Brisa le sceptre et le trône odieux !
Seule ici-bas la merde souveraine
Aura toujours son trône en tous les lieux.

VII
Qu'à la frontière un jour le canon tonne,
Que la patrie un jour soit en danger
On nous verra dans les champs de Bellone,
Mieux que Cambronne, emmerder l'étranger.

jeudi 27 novembre 2014

Urban Colors by Noe Two !


Depuis quelques jours, le métro parisien a pris des couleurs avec une œuvre du street artist Noe Two, pour une marque de casques. Le visuel de l'affiche est un portrait de la chanteuse Erykah Badu.
Je vous invite à flâner sur le site Noe Two où un portrait de Jimmy Hendrix et un couple de tigres m'ont tapé dans l'œil !

Erykah Badu - ©Bode Helm

Détail de l'affiche
Ci-dessous, deux variantes, provenant de Noe Two Gallery, plus proches de la photo d'Erykah Badu ; l'annonceur a peut-être souhaité un visage plus rond et des lèvres moins marquées ?

©Noe Two Gallery

©Noe Two Gallery

mardi 25 novembre 2014

Levalet, un artiste à part

Si, contrairement à ce qu'affirmait un peu prématurément un journal, le bassin de La Villette n'est pas devenu un spot incontournable du street art à Paris, il n'en demeure pas moins que des "pointures" sont passées par notre quartier et y ont laissé des œuvres remarquables. Nombreux sont les "gens du milieu" qui connaissent la rue de l'Ourcq et la rue Germaine-Tailleferre.

Un artiste, un artiste véritable, qui utilise le collage est récemment passé rue des Ardennes et quai de l'Oise, Levalet. Dans ce blog, nous vous avons montré ses quatre collages. Pour mémoire, il convient de se remettre en mémoire trois d'entre eux situés dans un tout petit périmètre.




Chronologiquement, le premier collage a été fait avant les vacances d'été sur une voûte du pont de la Petite Ceinture. Quand je l'ai découvert, j'ai regardé quelle technique était utilisée : un dessin à l'encre de Chine sur du papier kraft et un cercle tracé à l'acrylique. Étonnant. Des affiches reproduites par photocopie, on en trouve des kilos, un peu partout. Là, le dessin de l'homme est fait main, tout comme le grand cercle. Le nez collé sur le collage, je n'ai pas compris la signification de l'œuvre, me bornant à conclure que c'était bien mais futile, au sens de sans grand intérêt.

Des semaines plus tard, j'ai découvert sur une pile du pont de l'Ourcq deux affiches. La technique était la même, les styles semblables et la signature illisible. Profitant d'un instant de lucidité et d'intelligence (moments de plus en plus rares !), j'ai compris le sens des deux affiches. Il faut voir les tuyaux. Tout est là : dans les tuyaux. Deux ouvriers d'un temps révolu alimentent une chaudière. Faisant le rapport avec la première affiche, j'ai enfin compris que l'homme avait découpé une ouverture sous le pont pour s'y introduire.

Autre moment de cette quête de sens, notre blog publie les images des affiches et révèle le nom de leur auteur, Levalet. Le temps de rentrer le nom dans un fameux moteur de recherche sur Internet et je découvre le talent d'un artiste de premier plan.




Les œuvres sont remarquables pour deux raisons : la raison essentielle est que l'image proposée par l'artiste résulte d'un subtil jeu avec les éléments de l'environnement urbain. C'est l'analyse du "paysage" qui est à la source de l'inspiration. Dit autrement, les collages sont faits sur mesure ; la seconde raison est d'ordre technique. Les dessins à l'encre de Chine sont uniques et, après avoir découpé l'œuvre, si cela est nécessaire, Levalet, à la peinture ajoute ce qui manque. Plus profondément, le regard de Levalet sur la ville est drôle, poétique, surprenant. La ville et ses formes sont un immense terrain de jeu (de l'esprit). Les œuvres ne recherchent pas tant la beauté que la surprise. Le badaud, le chaland, le promeneur rit, sourit, s'émerveille de voir autrement ce qu'il voyait dans la monotonie de son quotidien.


      

Les liens avec certaines œuvres de Banksy sont évidents. Les différences tiennent au discours de Banksy souvent politique et à la technique d'expression. Banksy utilise les formes de la ville, ses accidents, ses ruptures avec une vision pleine d'humour.

Si Banksy est probablement le nom d'un collectif, Levalet travaille seul. Pas de crew, d'assistants en pagaille, de photographes qui immortalisent les œuvres dès leur production avant qu'elles soient recouvertes ou arrachées, de vidéastes qui filment le making-of pour le mettre en ligne. Levalet, du moins pour l'heure, travaille pour faire plaisir aux passants, pour les distraire.

Nous avons là, chers lecteurs, un artiste (et non un tiroir-caisse).

lundi 24 novembre 2014

Vous ici ?

Belle balade d'automne ce dimanche à La Villette où le hasard nous a fait rencontrer nos voisins Brice et Didier qui a pris ces photos.

   


   


Les Poulbots de La Villette

Ces deux documents, une carte postale et une affiche, édités par l'Assurance mutuelle des Abattoirs et du Marché aux bestiaux de la ville de Paris pendant la Première Guerre mondiale ont un point commun, Francisque Poulbot, l'artiste.

Pour une lecture plus aisée je vous ai retranscrit le texte, en particulier celui de Lucien D. dont l'enthousiasme et le lyrisme m'ont bien amusé.
Il dépend de nous que cette graine jetée au vent soit bonne ou mauvaise. Cultivons-là, donnons-lui de l’air, de la lumière et des soins, ne fût-ce qu’au temps des vacances et nous verrons pousser comme par miracle, entre les pavés de La Villette, non plus une herbe parasite, mais une plante vivace digne de la France, sa mère, et de Paris, son vieux papa !

Carte postale - ©Francisque Poulbot - 1916
Hommage de l'auteur à l'œuvre des Vacances enfantines de l'assurance mutuelle des Abattoirs et du Marché aux bestiaux de la ville de Paris - 1916

Affiche - ©Francisque Poulbot - 1918
Les enfants (filles et garçons) de 6 à 12 ans dont les parents travaillent dans les commerces et professions des Abattoirs de La Villette, de Vaugirard et du Marché aux bestiaux et industries similaires, partiront en vacances cette année pour deux mois.

Les départs, dont le dernier, en raison des circonstances de l’heure présente aura lieu le 10 juillet 1918, devant avoir lieu au fur et à mesure des inscriptions, les parents sont priés de faire inscrire leurs enfants sans retard au siège de l’Œuvre.

La deuxième grue s'envole !

©Antoinette
Merci Antoinette pour cette photo du samedi 22 novembre montrant le démontage de la petite grue.

dimanche 23 novembre 2014

Promenade Signoret-Montand 1/2

 1951, année du mariage avec Montand - © Keystone France
Longue de 800 m, la promenade,
qui a pris son nom en 1998, s'étire le long du bassin de la Villette, du côté du quai de la Seine.
Une rangée de tilleuls et une autre de ptérocaryas (essayez donc de le replacer) nous donneront de l'ombre en été.
A mi-chemin entre le MK2 et la passerelle s'élève une sculpture monumentale en fonte de Dominique Labauvie, Horizons suspendus, de 15 m de longueur,
 et 6 de hauteur.
Plus loin, les bateaux électriques de Marin d'eau douce offrent une belle occasion de promenade silencieuse sur le bassin et au fil du canal à la belle saison.

Les Chemins de la ville haute,
Oscar de la meilleure actrice en 1960
Née à Wiesbaden en 1921, Simone Signoret fait ses débuts au cinéma en 1946 grâce à son premier mari, Yves Allégret. En 1948, elle joue pour lui dans Dédée d'Anvers puis dans Manèges en 1950.
L'année 1951 est un tournant dans sa vie quand elle tombe amoureuse d'Yves Montand et quitte son mari. Toc.
Peu après, Casque d'or de Jacques Becker (1951), Thérèse Raquin de Marcel Carné (1953) et Les Diaboliques d'Henri-Georges Clouzot (1954) l'assoient définitivement en bonne place dans le cinéma français.

Elle est la première Française à recevoir un oscar de meilleure actrice en 1960 grâce au film britannique Les Chemins de la ville haute (Room at the Topde Jack Clayton.
C'est dans les années 1970 qu'elle interprète des rôles dramatiques ou politiques marquants : L'Aveu (Costa-Gavras, 1970) avec Yves Montand, Le Chat, et La Veuve Couderc (Pierre Granier-Deferre, 1971), respectivement avec Jean Gabin et Alain Delon, Police Python 357 (Alain Corneau, 1976) avec Yves Montand  et bien sûr La Vie devant soi (Moshé Mizrahi, 1977) pour lequel on lui remet le césar de la meilleure actrice en 1978.
Par la suite, sa santé déclinant, ses apparitions à l'écran se font rares : elle tourne une série pour la télévision, Madame le juge, puis pour le cinéma L'Etoile du Nord (Pierre Granier-Deferre, 1982).
Simone Signoret meurt en 1985, elle est enterrée au cimetière du Père-Lachaise.

Bientôt, la suite de la promenade, avec Yves Montand

jeudi 20 novembre 2014

dAcRuZ & Marko... au chaud !



Grâce à Hip Hop Citoyens – les affiches et le texte proviennent de leur site – voici quelques news de Marko et dAcRuZ. Merci Hip Hop.

Après des échanges avec le Sénégal, la Mauritanie, le Pérou, la Colombie et l'Ukraine notamment, Hip Hop Citoyens envoie le graffeur Marko 93 au Ghana et dAcRuZ à Haïti et à la Dominique ! En partenariat avec les Alliances françaises locales, Hip Hop Citoyens contribue à affirmer l'influence de la culture hip hop française à l'international en développant les échanges artistiques à travers le monde.

► Du 9 au 21 novembre 2014, Marko 93 sera à Accra puis Kumasi pour y réaliser deux fresques et proposer des ateliers en collaboration avec de jeunes artistes ghanéens.
dAcRuZ lui, se rendra dans trois villes : Cap Haïtien, Jacmel et Roseau du 23 novembre au 6 décembre. Il y proposera également des fresques, dont une sur les murs de l'Alliance française à Jacmel, en collaboration avec de jeunes artistes haïtiens.

C215 invité d'honneur à la mairie du XIXe

Richard nous signale que Arts 19
présente son 44e salon 
du 25 novembre au 2 décembre
dans la salle des fêtes de la mairie du XIXe.

Participation exceptionnelle de C215

Les Totems, on remballe !

©dAcRuZ
Cette photo du site de dAcRuZ montre que les Totems, c'est fini pour la Rotonde mais une rumeur affirme qu'ils ne quitteront pas le XIXe arrondissement et que leur réapparition n'est qu'une question de temps...

mercredi 19 novembre 2014

La cristallerie Schweitzer

Aujourd'hui, Richard ne parle pas street art mais nous raconte l'histoire de la découverte d'un lieu unique à Paris. Il borde le canal Saint-Martin. C'est près de chez-nous. Mais ça ne se visite pas. Voilà une bonne raison d'en parler.

Depuis 40 ans de résidence dans mon quartier, grand marcheur devant l'éternel, photographe amateur toujours à l'affût de la belle image, j'ai arpenté, partant de la rue de Thionville, bien des itinéraires. Certains, comme les réseaux de neurones inutilisés de notre cerveau, ont disparu de mes désirs d'aventures urbaines. D'autres ont subsisté je ne sais pour quelles raisons : revisitations régulières de lieux de mémoire, constantes découvertes de "choses nouvelles et intéressantes". Un circuit a ma préférence : bassin de La Villette, quai de Jemmapes ou de Valmy, Bastille, bassin de l'Arsenal, enfin la Seine. 

    


Je suis, par voie de conséquence, passé devant la devanture de la cristallerie située au 84 du quai de Jemmapes de très nombreuses fois. J'étais étonné par la devanture elle-même, une murette en briques de couleurs, des petits carreaux comme on n'en fait plus depuis les années 1900, et en jetant un œil au plafond, des courroies, des roues comme j'en avais vues sur les gravures représentant des ateliers au XIXe siècle. Ces souvenirs sont restés en stand-by dans un coin de ma mémoire, jusqu'au jour où ma femme a ébréché un superbe vase en cristal de chez Dior, une rareté. Cristal, cristallerie, le lien était fait et, profitant de mon itinéraire fétiche canal de l'Ourcq/la Seine, ma femme et moi sommes allés frapper à la porte de l'atelier interdit. La cristallerie était, comme c'est étrange, une cristallerie. La seule de Paris, je l'ai appris plus tard. Un petit atelier modeste, une entrée qui sert de bureau, une pièce dans le fond qui est une salle d'exposition et une vaste pièce qui ouvre sur la clarté du canal Saint-Martin. Mon vase a été réparé et inscrit dans le listing des clients.

J'ai été invité à la traditionnelle journée "portes ouvertes" annuelle. J'ai pu pénétrer dans l'atelier, observer une jeune femme qui taillait le cristal, éclairée par le jour de la devanture et un éclairage électrique plus ponctuel. Les courroies sont reliées à des roues qui démultiplient le mouvement des meules (c'est le principe d'une boîte de vitesses de voiture). Le tout est entraîné par un seul moteur électrique, seule concession faite au progrès des techniques. Les meules sont rangées sur les murs ; elles datent d'un autre âge. Grâce aux commentaires de la "patronne", j'ai enfin compris ce que je voyais sans comprendre. Fondé en 1890, l'atelier a créé jusqu'aux années 30 des services de cristal pour les grandes marques du luxe, Vuitton, Hermès, Puiforcat. Les roues étaient mues par une aube qui profitait du courant du canal. Quant à la vaste devanture, tout en longueur, aux vastes ouvertures, elle servait bien à éclairer les tours des cristalliers disposés en rangées faisant face à la lumière. 

Dans les années 60, devançant les changements de modes, le gendre du propriétaire, M. Nicolas, renonça à la fabrication pour se recentrer sur la réparation. Une des filles de M. Nicolas se maria avec M. Schweitzer qui reprit l'affaire.

Bref, une nouvelle fois je découvrais que je voyais des choses sans les comprendre (ce n’est pas bon pour mon ego !), qu'un atelier de cristallerie "dans son jus" existe encore près de chez moi et que le canal était aussi une source d'énergie et pas seulement un approvisionnement en eau de Paris et un moyen de transport des matériaux. 

mardi 18 novembre 2014

Canal Square... toutes réflections faites !


Toujours à partir du fonds photographique que Marignan a mis à notre disposition – après le time-lapse Canal Square en une minute et De l'art à l'Ourcq ! réalisé avec les superbes photos de nuit – voici  un diaporama de clichés ayant bénéficié d'une belle lumière.

Diaporama de 7 photos
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Nadège Dauvergne bientôt sur les bords du canal !

Voici, pour compléter les échanges épistolaires entre Richard et Nadège Dauvergne, un dernier mail instructif de l'artiste, qui de plus nous informe que le canal va bientôt resservir de décor à ses "Dames" aux superbes drapés.

Collage d'une "Dame" de Nadège Dauvergne dans une barque de Levalet
d'après l'œuvre de William Waterhouse, The Lady of Shalott
Votre article fut une surprise pour moi car il ne m'était pas encore arrivé de lire un retour aussi précis sur mon travail. Prendre connaissance de votre questionnement et de la manière dont vous avez reçu ces "Dames" m'a beaucoup intéressée. L'importance du lieu, du contexte est capitale et je crois que vous avez raison lorsque vous soulignez l'importance de ce contraste beauté/laideur. Mon approche, comme vous l'avez perçu, se veut tout en subtilité et discrétion. Il est évident qu'à travers elle j'interroge la Beauté, l'Image, et que je le fais en confrontant les différences d'époques.

Actuellement je colle plutôt dans le XIIIe arrondissement mais je pense que je reviendrai bientôt coller sur les bords du canal.
Je vous tiendrai au courant de mes prochains passages dans votre quartier.

Les Grands Moulins de Pantin par Jean-Baptiste Sécheret


Après La Villette vue par Jean-Baptiste Sécheret voici une nouvelle lithographie – cette fois en 3 couleurs – des Grands Moulins de Pantin, en vente à la Galerie Documents 15.

lundi 17 novembre 2014

Concours Lépine de la Petite Ceinture !


Cette photo extraite d'un article de Charentown, paru en 2006, a été repérée par Jacques.
Vélorail solaire sur la Petite Ceinture !

Canal Square - Joint venture !

©Bastien
Bastien pense que ça sera ton sur ton pour le parement de façade du bâtiment A.
Mais, est-ce définitif ou la couleur des joints est-elle encore en phase de test in situ ?
À suivre...

dimanche 16 novembre 2014

La Villette vue par Argès

Gare Est-Villette - ©Argès
Les Portes de la nuit - Marcel Carné
Je suis content de vous montrer aujourd'hui de belles peintures dont la composition et l'ambiance m'ont plu. Leur point commun, être toutes situées à La Villette – ou presque – gare Est-Villette et rue de l'Évangile. 

Après les avoir bien regardées je leur ai trouvé une autre similitude, tous ces tableaux ont pour inspiration un plan du film de Marcel Carné Les Portes de la nuit. Vous pouvez en retrouver quelques-uns sur le post Les Portes de la nuit à La Villette.

Toutes ces œuvres sont d'Argès dont la signature est aussi Argès (suiveur de SJP). 
Si ces peintures vous intéressent, sachez que ce sont de petits formats – 16x30 cm – sur panneaux d'Isorel, d'une valeur de quelques dizaines d'euros et en vente sur un célèbre site d'enchères.
Incendie dans la gare Est-Villette le 3 mai 1960
Le calvaire de la rue de l'Évangile


Diaporama de 12 photos
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samedi 15 novembre 2014

Nadège Dauvergne nous explique...

Le post Nadège Dauvergne et ses dames, copiées, collées et peintes de Richard à suscité un commentaire amical de Nadège Dauvergne sur son propre travail. Vu l'intérêt de ce commentaire, nous avons décidé de le mettre en avant par la création d'un nouveau post, avec la réponse de Richard.

Nadège Dauvergne
Rue Dénoyer à Belleville
d'après Canaries d'Albert Joseph Moore
Merci pour votre article. Je voulais juste vous préciser qu'il n'y a pas d'impression préalable, je procède de manière classique (obligé). Dessin au fusain, premiers aplats à la bombe aérosol (équivalent des glacis) et finitions à l'acrylique. Toutes les figures choisies sont issues de tableaux du XIXe siècle, peintes par des artistes pompiers ou de ce courant de l'époque victorienne appelé "olympien". Je les choisis parce qu’elles me touchent et comme vous je suis fascinée par la grâce et la beauté de ces femmes d'un autre siècle. En les peignant ainsi, grandeur nature, c'est comme si elles venaient nous rendre visite en se mélangeant aux images et aux environnements d'aujourd'hui. Une manière de parler de l'Image avec un grand "I" par ce grand écart temporel ?
Le mystère reste entier...

Richard
Si nous avons écrit un article sur vous c'est que nous avons été saisis par la beauté de vos "dames" olympiennes. Dans l'environnement délabré des bords du canal de l'Ourcq à Pantin, parmi les graffs malhabiles et les fresques ratées des apprentis street artists, vos dames éclaboussaient de leur beauté. Le contraste entre le paysage de no man’s land, d'un lieu désert, isolé, presque dangereux, et la sérénité, la noblesse, la jeunesse radieuse de ces femmes est un élément fort qui explique l'émotion esthétique qui m'a saisi. J'en viens à penser à l'importance du contexte dans votre projet. Il me semble que plus l'environnement  est laid, plus vos œuvres font sens. À ce premier contraste, je vois une opposition absolue de style entre vos dames du temps passé et les productions des autres street artists. Non seulement votre technique, que vous avez eu la gentillesse de nous décrire, mais votre palette (ces harmonies douces des blancs et des roses, ce refus de renforcer les contours par une ligne claire, d'attirer le regard des chalands par des teintes trop vives, votre fidélité aux modèles "olympiens"...) tout s'oppose aux canons dominants du street art. À un street art, jeune et déjà codifié (voir le free style des graffeurs par exemple), s'oppose un art urbain qui emprunte les codes de la peinture du XIXe siècle pour faire dialoguer deux formes de représentations. Enfin, pour tout vous dire, j'aime les street artists quand ce sont de véritables artistes, c'est-à-dire, des hommes et des femmes qui interrogent leur art et notre temps. Votre démarche nous invite à partager votre réflexion sur la représentation et sur la beauté dans les arts, thème central des problématiques de l'histoire de l'Art, de Platon à nos jours.

vendredi 14 novembre 2014

La Philharmonie, J moins 60



Les oiseaux ou les fleurs que vous voyez peut-être sur cette photo sont en fait les tuiles du tableau d'affichage. L'inauguration ? Au vu de l'état des travaux, on a du mal à imaginer qu'elle aura lieu... sans casque de chantier !

Diaporama fourre-tout
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Droit de visite !


Futurs résidents des bâtiments A et B, à vos agendas et à vos mètres !
Prochainement, vous allez recevoir une invitation pour la visite de votre appartement
le mardi 16 ou le mercredi 17 décembre 2014.
Pour les autres bâtiments ce sera en janvier.
Merci Philippe pour le scoop.

jeudi 13 novembre 2014

Quelques coups de cœur de Richard

Aujourd'hui, Richard nous propose quelques coups de cœur. Le seul lien entre les images est l'intérêt qu'elles ont suscité. La diversité des clichés illustre à la fois des tendances du street art et son extrême diversification, rendant bien rude la tâche de définir la notion de street art.


Rue Denoyez, un spot du street art à Belleville. À croire que toute la rue est une galerie à ciel ouvert : des graffs, des fresques, un peu partout. Le bon y côtoie le très mauvais. Normal, des street artists étrangers réputés de passage dans la capitale marquent parfois leur passage. Des jeunes qui débutent montrent qu'ils existent dans le milieu du street art parisien.
La municipalité du XXe arrondissement compte construire une crèche et un immeuble social. Normal, c'est justement parce qu'il y avait des murs "en déshérence" que les graffeurs ont investi les murs. Ils savent qu'ils devront les rendre. Ils se mobilisent pour les garder. La mairie fait valoir qu'on ne peut concilier fonctionnement d'une crèche avec bombes aérosols. Ah bon, les gaz doivent détruire la couche d'ozone ! Une affiche sérigraphiée (c'est pas cher à réaliser) acte avec humour un fait majeur qui change (un peu) la donne : les œuvres ont de la valeur et s'intègrent dans le business mondial de l'art contemporain.



La Goutte d'Or, un des rares quartiers encore populaire de Paris. Ici, on aime M. Chat. On s'en fait des masques. On pose devant le photographe qui colle ses photos sur tous les murs, y compris sous la fenêtre d'un cabinet médical.

La Goutte d'Or encore, un quartier dans lequel les artistes se bougent pour, comme on dit, "créer du lien". Devant le "musée" qu'ils ont créé et qu'ils gèrent, sur la devanture d'une ancienne boutique, un clin d'œil à Google Maps, un plan du quartier peint de couleurs vives. Un plan qui ne sert à rien. Sauf à faire beau et à rendre fiers les habitants du quartier. C'est déjà beaucoup.



Place de la Réunion, une fontaine morte. Pas d'eau. Alors autant en faire une œuvre d'art : on la repeint en jaune et on colle des centaines de jolies gommettes de toutes les couleurs. Petit projet certes mais les enfants qui ont collé les gommettes ont dû se régaler de faire de l'art.



Rue des Solitaires, près de la place des Fêtes, Trois fenêtres superposées donnent à voir aux passants des scènes de gens qui les regardent. Regardons de plus près, ce sont des tableaux et de belle facture. Question : qui accepterait d'occulter trois fenêtres de son appartement pour faire beau à l'extérieur ? Les fenêtres sont-elles aveugles ? Si c'est le cas, c'est joli de représenter des personnages qui voient les badauds de fenêtres aveugles. Si ce n’est pas le cas...mystère ! Un artiste qui expose ses œuvres ? J'adore les mystères : tout est encore possible, l'imagination divague, on se perd en conjectures. Justement, j'adore me perdre dans la grande ville.
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