mercredi 14 août 2013

Bernot Frères, quai de la Marne

Bernot Frères, est une société de commerce de combustibles, créée en 1880, dont le siège se trouvait au 160, rue La Fayette à Paris, à côté de la gare du Nord, fut ensuite transféré à Pantin. Dans la première partie du XXe siècle la Maison Bernot était florissante avec une quinzaine de dépôts en région parisienne, dont un quai de la Marne, et une flotte importante de carrioles puis de camionnettes pour livrer les clients. Les trois cartes ci-dessous sont prises quai de la Marne. La troisième est particulièrement intéressante car elle nous permet de mieux nous situer avec le pont de la Petite Ceinture qu'un train franchit. (Finalement une facture publiée ultérieurement nous permet d'affirmer que Bernot était au 44 quai de la Marne.)

2 - Paris - Quai de la Marne (La Villette)
10 - Paris - Déchargement du charbon - Quai de la Marne (La Villette)
22 - Paris - Départ de La Villette
Bernot Frères a inventé le boulet Bernot  qui est composé de particules de charbon agglomérées au moyen d’un liant. C’est un peu le charbon du pauvre mais il eut beaucoup de succès et il est même passé dans le langage courant. San Antonio le cite dans Les morues de dessalent :
« Pour comble, la voilà qui prend feu. Des flammes sortent de sous le tableau de bord, côté conducteur. Reste pas là davantage, mon Antoine, sinon tu vas ressembler à un boulet Bernot. »

Atget Eugène (1857-1927)
©RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne)
En 1900, une affiche réalisée par Michele, avait pour slogan :
Boulet Bernot : Le meilleur et le plus sain de tous les combustibles.

En 1902, plus tragiquement, on retrouve le boulet Bernot chez Émile Zola où il serait à l’origine de sa mort comme le suggère un article de Wikipedia : Mort d'Émile Zola
« Le 29 septembre 1902, de retour de Médan à son adresse parisienne, rue de Bruxelles (Paris 9), Émile Zola et son épouse Alexandrine sont intoxiqués dans la nuit, par la combustion lente et résiduelle d'un feu couvert, produit par la cheminée de leur chambre à coucher. Une flambée, faite avec de petits boulets de charbon (par souci d'économie des « boulets Bernot » moins efficaces que des bûches), avait été prévue pour réchauffer la chambre à coucher pour la soirée, du fait du rafraîchissement des températures de ce début d'automne. Comme la cheminée présentait un problème de semi obstruction, ayant enfumé la pièce, le valet de chambre, Jules Delahalle, avait laissé le feu s'éteindre dans l'après-midi et refermé la trappe de la cheminée. Dans la nuit, Alexandrine, incommodée par les émanations toxiques, parvient à s'extraire de la chambre un moment, puis revient. Elle a dit avoir proposé à l'écrivain de réveiller les domestiques, mais Zola, qui semble avoir cru à une intoxication d'ordre alimentaire, lui demande de ne pas le faire, pour ne pas les déranger pour rien. « Demain, nous serons guéris. » lui dit-il en guise d'ultimes paroles. Alexandrine se rappelle l'avoir vu, affaissé sur une chaise, puis plus rien. »

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