mercredi 31 décembre 2014

La Villette à la Saint-Sylvestre


Derniers rayons de soleil de l'année saisis par Jean-Jacques.


mardi 30 décembre 2014

Le Triangle sous tous ses angles !

Pour ceux qui ont des problèmes de géométrie dans l'espace et qui n'auraient pas encore bien situé le triangle Éole-Évangile, voici quelques photos.
Ce post complète Le triangle Éole-Évangile.


Cette maquette vue de la porte d'Aubervilliers montre bien ce fameux triangle, avec, au sud, la future gare Rosa-Parks.


La même maquette en noir et blanc mais légendée. Ça va ? Vous vous repérez ?


Maintenant une photo de 2012 montrant toujours le triangle avec la partie ouest du chantier Macdonald au premier plan.

©Jacques
Cette fois, le triangle est vu du pont d'Aubervilliers avec au nord, en rouge, la future station de la ligne T8, puis au-dessus la station Rosa-Parks – de la ligne T3b – qui est déjà en service. La future gare Rosa-Parks est hors champ à droite.

Commentaire de Jacques
Vous constaterez que le terminus du T8 y est préfiguré sur la Petite Ceinture. Rampe ou dalle ? Une rampe qui obère l'espace ou une dalle qui permet de superposer deux stations ? Voilà un sujet d'urbanisme, simple, compréhensible, à la portée de tous et dont les conséquences sur l'avenir du site seront déterminantes.
L'urbanisme ou l'art de jongler avec les vides et les pleins, les volumes et les aplats, sans oublier le foncier au sol, en sur-sol et en sous-sol ainsi que la ligne de flottaison des budgets.

dimanche 28 décembre 2014

Le Canal de l'Ourcq perçu par Richard

Je quitte, provisoirement, mon territoire de prédilection, le street art, pour une série de posts consacrés aux canaux de notre quartier, le canal de l'Ourcq, le canal Saint-Denis et le canal Saint-Martin.
Ces billets n'ont qu'une ambition : partager avec nos amis lecteurs ce que j'ai appris en 40 ans des canaux de Paris et plus particulièrement des canaux qui traversent notre quartier. Mon approche est une approche plus sentimentale que scientifique. Je suis né sur les bords du canal de l'Ourcq à Villeparisis, j'y ai pêché, je m'y suis baigné. Il a été le terrain d'aventure de ma tendre enfance. Je garde le souvenir de ces étés passés sur ses bords, assis sur une serviette après la baignade, à regarder les péniches passer entre deux haies majestueuses de peupliers.

Voilà deux semaines, en sortant d'une conférence donnée à la Cité des sciences et de l'industrie, conférence consacrée aux paysages, longeant le canal de l'Ourcq pour rentrer chez moi, j'ai regardé le paysage du canal et j'ai pris trois photographies. Nos lecteurs, bienveillants, trouveront peut-être ces photographies, là les qualificatifs peuvent varier, "intéressantes", "plastiquement réussies", "jolies", "belles"... etc. Nous pouvons nous interroger sur les fondements de ces appréciations laudatives. Somme toute, dans ces photos, qu'est-ce qui est beau ? La couleur ? La composition ? Le traitement de l'image ? Ce qui est représenté ? Certainement un peu de tout, cela dépend des goûts, c'est-à-dire des relations secrètes que nous avons avec l'image (évocation d'un souvenir profondément enfoui dans la mémoire, relation avec des formes que nous apprécions – le rapport dans l'image 1/3, 2/3, le nombre d'or, les relations qu'entretiennent les lignes etc., remémoration de paysages similaires affectivement connotés).

Le point commun de ces images est la présence du canal. Les quais, le pont de la Petite Ceinture, le pont levant de la rue de Crimée, tous ces éléments du paysage renvoient au canal. Dit autrement, le paysage du canal, aujourd'hui, est perçu comme un paysage accueillant parce qu'esthétiquement beau. Tellement accueillant que sur ces bords de nombreuses résidences ont été construites et sont actuellement en cours de construction qui ont des noms évoquant le canal. Inutile, je pense, de donner beaucoup d'exemples : Canal Square, mais aussi Le Doge et même la résidence que j'habite, l'Aquarius, rue de Thionville. Dans ma résidence, les 9 entrées sont semblables : les murs sont recouverts de marbre vert et le sol de marbre blanc. Sur toute la longueur d'un côté, un faux aquarium avec des coquillages au fond et des poissons exotiques peints sur des plaques de verre justifient et légitiment le nom de la résidence. Il est bien évident que les aquariums renvoient au canal de l'Ourcq. Ou plutôt, à un imaginaire du canal. Nous pourrions dire la même chose de la résidence du Doge. Le canal de l'Ourcq par association d'idées évoque l'eau, la mer, les poissons, une cité construite sur l'eau d'une lagune. Nous savons tous que les noms des résidences ne servent pas seulement à nommer les bâtiments, ce sont aussi des arguments de promotion. Les habitants de ces résidences, du moins nombre d'entre eux, ont choisi cet endroit pour y vivre car ils apprécient le paysage du canal. 

Le canal est aujourd'hui un attracteur comme le montre la photographie prise devant un guichet extérieur d'une banque à Pantin. Reste pour s'en convaincre définitivement à regarder les immeubles qui se construisent sur ses bords à Pantin. Là, sur l'ancien emplacement du canal, un quartier entier est en train de sortir de terre.

Bref, aujourd'hui, le paysage du canal de l'Ourcq est investi très positivement par nos contemporains. Il n'est pas inintéressant de regarder en arrière et de se demander quand cela a commencé. Je daterais cet intérêt fort du canal d'une cinquantaine d'années, guère plus. Quand je suis arrivé dans notre quartier, il y a 40 ans, ma résidence n'était pas terminée et Le Doge pas encore construit. Ces résidences ont été construites à la place de garages, d'entrepôts, d'ateliers qui s'étaient installés là à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle parce que le foncier était moins cher qu'ailleurs. Nous étions alors près des fortifications, du glacis qui était censé protéger Paris des attaques ennemies. Les "fortifs" des "apaches", des ferrailleurs, des cabanes de jardin. Un quartier pauvre donc dangereux. Le canal avait alors mauvaise réputation.

Des photographes comme Boubat, Doisneau [1-2-3], Brassaï [1], vont changer les représentations des quartiers populaires. Dans un même mouvement, le cinéma s'emparera de ces paysages comme la reconstitution en studio de la façade de l'hôtel du Nord et d'une porte d'écluse. Photographie "humaniste", cinéma "réaliste", peinture, poésie d'un Prévert, la première moitié du XXe siècle voit naître un changement de regard sur les quartiers populaires en général et sur notre quartier en particulier. Les paysages industriels, la brume, la pluie, les fumées d'usine, les jets de vapeur forment alors un décor qui attire.

Nous sommes, me semble-t-il, les héritiers de ce mouvement des idées. Les paysages ont une histoire et notre perception change avec le temps. "Avec le temps, va, tout s'en va", même notre représentation des paysages.

samedi 27 décembre 2014

Le chantier Macdonald vu par Sergio Grazia

Monte là-d'ssus et tu verras Montmartre
Ces superbes photos, provenant de l'album L'Entrepôt Macdonald de Sergio Grazia, ont un point commun : elles sont toutes prises du chantier Macdonald avec Montmartre à l'horizon.

 ©Sergio Grazia - Octobre 2013
Sergio Grazia est un photographe d'architecture et vous pouvez retrouver son travail sur son site qui est très fourni ; j'ai vu en particulier la crèche du quai de l'Oise – ses photos nous permettent de découvrir l'intérieur du bâtiment – et le conservatoire Claude-Debussy, dont j'avais parlé dans La crèche rue de Crimée, le retour, pour son bardage en cuivre.

©Sergio Grazia - Mai 2013
©Sergio Grazia - Mai 2013
©Sergio Grazia - Mai 2013
©Sergio Grazia - Avril 2013

Canal Square – Autant en emporte le vent !

Toit-terrasse du bâtiment A - ©Jean-Pierre
©Jean-Jacques

vendredi 26 décembre 2014

Ciao la Kahlo de Marko !


Non, la Frida Kahlo de la rue de l'Ourcq ne disparaît pas mais Marko, son créateur, lui applique le filtre vitrail, qu'il affectionne actuellement. Cette transformation suscite des interrogations parmi les passants qui s'étaient approprié l'œuvre !
Passé le choc, voyons les points positifs : les ouistitis vont disparaître et nous allons avoir une nouvelle fresque à la place de l'œuvre de IPNS1 qui avait été saccagée.

Pour revoir la Frida Kahlo originelle
OLC#3, rue de l'Ourcq, la nouvelle fresque !
Kahlo de Marko por Ricardo

dAcRuZ & Marko93

jeudi 25 décembre 2014

Street dance by C215


À l'occasion de la Fête du timbre 2014, La Poste a émis 2 timbres sur la danse. Le visuel street dance est de C215 d'après une photo de Warren Goldswain. La création graphique du feuillet est de Line Filhon.
► Quatrième post de la journée avec C215... C Noël et C cadeau !

C215 illustre "Matin Brun"


Cette publication récente de Matin Brun de Franck Pavloff – édité à ce jour à 2 millions d'exemplaires – a été richement illustrée par C215. Cette nouvelle de 1997 est toujours, ô combien, d'actualité...
"Sait-on assez où risquent de nous mener collectivement les petites lâchetés de chacun d’entre nous ?"

Le catalogue de l'exposition "Douce France" de C215


Critères Éditions a déjà consacré deux ouvrages à C215 dans sa collection Opus Délits, et avec Douce France elle en a aussi deux dans la collection Urbanité. Critères Éditions aime bien C215, ça tombe bien, nous aussi !
Ce livre – qui est plus bien plus qu'un catalogue – est un excellent complément à l'exposition, avec ses 136 pages remplies d'anecdotes. Ainsi vous saurez pourquoi Houellebecq est représenté avec un dentier.



C215... c'est top !

Si vous aimez ce que fait C215, alors allez voir son exposition Douce France à la mairie du XIIIe à Paris, vous ne serez pas déçus.
Plus de 80 œuvres exposées sur des supports des plus variés : un blouson pour Louis Blériot, un transat pour Léon Blum, une porte de 2 CV pour Charles Trenet, un slip pour un dessin de Reiser et beaucoup de boîtes à lettres, bien sûr.



Cette exposition nous permet de scruter sa technique, d'être étonné par ses supports, de sourire à son humour mais surtout d'admirer son talent qui ne cesse de nous surprendre.
► Je vous conseille de cliquer sur les photos pour en découvrir toutes les subtilités...




mercredi 24 décembre 2014

La Petite Ceinture : ail ou rail ?

La Vie du rail ©Sempé
Ce dessin de Sempé – paru dans La Vie du rail de juillet 1963 et retrouvé par Jacques – est toujours d'actualité ; il pourrait illustrer les lobbies faisant pression sur le devenir de la Petite Ceinture : "jardin" contre "rail" !

mardi 23 décembre 2014

Nadège Dauvergne l'a dit et... l'a fait !

Nadège Dauvergne, après un échange de mail, s'était engagée à me [Richard] signaler ses futurs collages dans notre quartier [voir Nadège Dauvergne bientôt sur les bords du canal !]. Et que croyez-vous qu'elle fit ? Elle a fait ce qu'elle a dit la semaine dernière et deux jours plus tard, je suis allé photographier ses œuvres.
La chose en elle-même est exceptionnelle ; non pas qu'un artiste ait un dialogue avec "les amateurs d'art", mais qu'une personne fasse ce qu'elle a dit. Je n'ose même pas penser au facile parallèle avec le monde de la politique : imagine-t-on un homme politique qui mettrait en œuvre son programme ? Qui tiendrait ses promesses ? Certains diront qu'heureusement les politiques ne tiennent pas leurs engagements et les plus cyniques que les promesses électorales n'engagent que ceux qui les écoutent.

Rendons donc grâce à Nadège Dauvergne et essayons de proposer une analyse qui ne soit pas une trahison.

Les affiches sont collées passage Roche à Pantin, dans un îlot voué à la destruction (ou à la réhabilitation selon les sensibilités). Elles sont distantes de quelques dizaines de mètres. L'une est collée à droite d'une porte close, en contrebas ; l'autre est collée derrière un appui de fenêtre d'un immeuble vétuste mais occupé. Le lieu comme l'indique le nom de la voirie est un passage, une voie discrète peu fréquentée par les chalands. Aux couches de peinture sur les murs du passage, on peut faire l'hypothèse que c'est un spot connu des street artists (et des services de voirie de Pantin). Les deux affiches sont les seules œuvres du passage.



La première affiche est inspirée d'un tableau célèbre de George Romney (1734-1802) : Lady Hamilton as the Magdalene. Lady Hamilton, qui fut la maîtresse de Nelson, est surtout connue comme le modèle de Romney. Elle est représentée en Marie-Madeleine qui a été, d'après les Évangiles, le premier témoin de la résurrection de Jésus. C'est donc une scène religieuse et le tableau de Romney garde du personnage biblique la longue chevelure, signe de repentir et de pénitence. La posture évoque la déploration, la douleur de celle qui a aimé le Christ. Romney n'associe pas à Marie-Madeleine les symboles qui dans l'iconographie religieuse traditionnelle l'identifie : le vase à nard (le baume dont elle a oint les pieds de Jésus) ou le miroir ou la tête de mort. Il peint devant son personnage un sablier qui renvoie au temps qui passe et à la mort. Le fait d'avoir rompu avec la tradition (les Évangélistes et les saints, par exemple, sont reconnus par des attributs) peut être interprété comme la volonté, en prenant comme prétexte une scène religieuse, de faire un portait de salon de celle qu'il peindra en Circé, en bacchante, portant la croix de Malte, en jeune femme, avec un chien etc.

Nadège Dauvergne, dans le tableau de Romney, n'a gardé que le personnage. Le sablier a disparu. La longue chevelure a été gardée. La position me semble avoir été au centre des choix de l'artiste. Son intérêt n'est ni la fidélité à Romney, peintre mineur sans grand intérêt dans l'histoire des arts, ni l'allusion à l'affliction de Marie-Madeleine. Un grand soin a été apporté à l'œuvre : la ressemblance au tableau original est remarquable, ce que j'avais pris lors de mon premier billet sur Nadège Dauvergne, pour les points de couleurs de l'imprimerie en quadrichromie, sont de fines gouttes de bombes aérosols, les reliefs sont soulignés par un travail à la brosse précis et donnant du relief à l'œuvre.

Je crois avoir compris pourquoi la technique de Nadège Dauvergne m'intéressait à ce point : la peinture à la bombe aérosol gomme la patte de l'artiste. La peinture à l'acrylique signe l'humain et l'œuvre unique. On reconnaît à la touche Van Gogh, Matisse, Seurat... C'est aux traces du pinceau que je reconnais Nadège Dauvergne.
Cette parenthèse étant refermée, revenons à notre collage. Nous attendions une relation entre la posture et le lieu : force est de constater (mais peut-être des éléments ont-ils été supprimés le jour où ont été prises les photographies) qu'il n'y en a pas.

    


Il en est tout autrement avec La Dame à la fenêtre. L'artiste n'a gardé du tableau de Manet que la dame au balcon, Berthe Morisot. Le Balcon est le contraire d'une œuvre religieuse. Cette mise en scène des personnages, des quatre personnages, rompt avec les sujets classiques. Il fut en son temps considéré comme une provocation. Les critiques portaient sur la vivacité des couleurs, le bleu de la cravate de l'homme au second plan, du fort contraste entre le blanc des robes et l'obscurité de la pièce.

   



En "extrayant", le personnage de Berthe Morisot, tous les éléments qui firent scandale, disparaissent. Le traitement des deux œuvres les apparente alors qu'historiquement elles n'ont rien de comparable. Je pense que dans cette seconde affiche c'est (bien sûr) la position du personnage qui a intéressé Nadège Dauvergne. La dame au balcon est devenue la dame à la fenêtre. On pense à Levalet et à sa manière d'utiliser l'espace urbain mais...ça n'a rien à voir du point technique et du point de vue conceptuel.

Les deux affiches si semblables du point de vue de l'exécution ont des rapports à l'espace très différents. Dans le premier cas, la position du personnage n'est pas en relation avec son environnement. Dans le second cas, nous ne sommes pas dans le trompe-l’œil mais dans une mise en scène du personnage. 
Demeure une interrogation, voire un mystère : la dame à la fenêtre a-elle été peinte en fonction de cette fenêtre aveugle ou le collage a-t-il été réalisé avant le repérage de la fenêtre?

Ma découverte des dames de Nadège Dauvergne sur les bords du canal m'avait questionné. J'ai des éléments de réponse à mes questions. Nadège Dauvergne est une artiste qui puise dans le fonds des œuvres peintes et en prélève ce qui l'intéresse. L'écart entre la beauté de ses dames et leur décor, ce contraste voulu est, en soi, une réflexion sur l'Art. La Dame à la fenêtre semble amorcer une évolution dans le travail de cette artiste dont le travail continue d'étonner.

lundi 22 décembre 2014

Marko, le street artist aux pixels de vent !

Star Walls avec Raouf, Manaf, Nassiba et Youssef - ©Marko93 aka DarkVapor
La Tournée au Ghana de Marko est terminée,
restent ses œuvres... adoptées par les enfants.

Le ciel est ouvert à ceux qui ont des ailes... - ©Marko93
L'art est une clef qui permet d'entrer chez les gens ! - ©Marko93
Marko et ses fans ©Marko93

samedi 20 décembre 2014

La 5e Rencontre victime de la loi ALUR !

La 5e Rencontre était prévue le dimanche 25 janvier mais Marignan nous propose une réunion le jeudi 28 janvier afin de nous présenter la loi ALUR et de nous expliquer le processus de mise en place du syndic et du syndicat.
Conclusion, après concertation nous pensons qu'il est préférable de nous rencontrer après cette réunion.

La nouvelle date de la 5e Rencontre des futurs résidents Canal Square est donc le dimanche 8 février 2015.

jeudi 18 décembre 2014

Attentat à la bombe !

Actuellement dans notre quartier une guerre qui ne dit pas son nom : la guerre des crew(s). Richard raconte.

Chers amis lecteurs, je ne peux vous cacher que les choses vont mal dans notre quartier. Une actualité chasse l'autre. Je crois que je serai bientôt contraint de publier des communiqués de guerre tous les jours. La guerre est déclarée entre les crew(s).

    


Rappelons les faits
dAcRuZ peint quai de la Marne une belle fresque biface sensée participer au rapprochement des frères ennemis, Israéliens et Palestiniens. Je dis sensé car c'est le sens que dAcRuZ donne à son masque "One nation, one country".
J'ai de sérieuses interrogations sur la lecture qui en a été faite par les badauds. Je crains que la signification de l'œuvre ait échappé. Cette digression est superfétatoire car ce n'est pas l'origine du conflit qui déchire les murs du quai de la Marne et de la rue de l'Ourcq.
Revenons à notre fresque réalisée avec grand soin par notre street artist local. Après plusieurs mois passés sans subir d'affronts, elle a été la semaine dernière partiellement recouverte par un graff ressemblant davantage à un tag, signé NITE. C'était la face palestinienne ; l'autre était sauve. Quelques jours plus tard, la face israélienne était à son tour recouverte de tags. Jusque-là, rien de très grave, une escarmouche. C'est le sort des œuvres de street art d'être éphémères. Elles recouvrent d'autres œuvres et sont recouvertes par d'autres. C'est de cette manière que naissent des lieux dynamiques sans cesse renouvelés, les fameux "spots". Et puis, les deux faces réunies éclaboussant de couleurs vives le quai, mais effacées par NITE, peint en noir – la nuit en anglais phonétique –, cela ne manquait pas de m'émouvoir. Après l'utopie brillante de la paix, la nuit de l'ignorance. NITE et ses potes, son crew, sont allés plus loin dans l'offense.

    


Ils ont refait le même coup rue de l'Ourcq sur une très belle fresque produite dans le cadre de Ourcq Living Colors. Va pour le masque du quai de la Marne, mais rue de l'Ourcq, recouvrir des œuvres quasi institutionnelles, c'est un casus belli.
dAcRuZ a sorti la grosse artillerie, carrément sa bombe rouge, celle qui est très en colère.

Il a rayé les noms des usurpateurs, la crew concurrente qui a tout salopé, a écrit en très gros OURCQ parce qu'ici c'est le quartier de dAcRuZ et sa bande, la crew de l'Ourcq (non là c'est trop, ça déborde du sujet). En plus, pour que cela soit bien clair, il a ajouté, au bout d'une flèche évocatrice et vengeresse son nom. Les gars de NITE, ils vont être verts de peur : ils ont osé marcher sur le territoire ennemi.

Bon, je sais, dAcRuZ, le régional de l'étape, n'habite plus le coin depuis des lustres, Marko93, son nom l'indique, patrouille le 93 (plus précisément Saint-Denis), les artistes invités de Ourcq Living Colors sont ailleurs (au Portugal, etc.). Bref, aucun n'habite le quartier. Ce petit bout de XIXe, la rue de l'Ourcq (et encore, pas toute la rue !), le quai de la Marne, la rue Germaine-Tailleferre, c'est leur territoire, les murs à peindre sont réservés.
Curieuse époque, on s'insurge contre la gentrification, variante urbanistique du libéralisme triomphant, on est contre la guerre, pour la paix, pour l'abolition des frontières, pour la liberté... et on délimite son pré carré.
Ce n’est pas que la contre-attaque de dAcRuZ me gêne, j'aime bien dAcRuZ, j'aime (presque toutes) les œuvres d'Ourcq Living Colors, je n’aime pas les tags. Alors M. NITE et consorts passez votre chemin, gardarem lo quartier.
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