lundi 19 janvier 2015

dAcRuZ s'engage

Nous connaissions dAcRuZ et son Inca, un masque qui a longtemps porté sa parole. Sa parole, le temps passant, a exprimé des sentiments, des émotions, des prises de position. Trois images de dAcRuZ illustrent cet aspect de sa personnalité.

La première image est celle de sa page FB. Elle représente le visage de son Inca, trois symboles représentant les religions catholique, musulmane et juive et une assertion "Je suis la France". L'affirmation de cette identité culturelle faisait écho à "Je suis Charlie", phrase écrite sur les murs, dans les vitrines des magasins, dans la presse nationale et internationale, portée par des milliers de Français et d'étrangers qui défendaient la liberté d'expression et s'indignaient de l'antisémitisme. La page de dAcRuZ n'a été vue que des abonnés de sa page et de ceux qui l'ont expressément consultée. C'est dire que la diffusion a été réduite à quelques centaines de personnes, toutes intéressées par l'artiste et le street art. Les critiques ont été immédiates. Elles portaient principalement sur deux points. Trois religions étaient représentées et seulement trois, L'État laïc ne peut être la somme des trois grands monothéismes.

Deux jours plus tard, nous l'avions évoqué dans notre blog, dAcRuZ a collé des photocopies de son Inca sur le pont de l'Ourcq et sur les murs de la rue de l'Ourcq. Une de ces représentations a été lacérée et des tentatives infructueuses ont été faites pour arracher les autres.

Trois jours, plus tard, dAcRuZ colle sous le pont de la rue de l'Ourcq une affiche de son Inca. Le format qui était A4 a été multiplié grâce à des moyens artisanaux : des photocopies A3 ont été collées l'une à côté de l'autre, bord à bord.
Le même jour, dAcRuZ colle une grande affiche sous le pont SNCF de l'avenue Jean-Jaurès. Le format a été considérablement agrandi : nous sommes passés du 21x29,7 à carrément 3 mètres sur 3, à vue de nez.

Bref, dAcRuZ passe de la confidentialité de sa page FB, à l'affichette bricolée, puis à l'affiche (bricolée également). J'y vois la volonté d'un street artist de s'engager dans le débat sur l'identité nationale et d'affirmer de plus en plus fort, et à un public de plus en plus large, ses conceptions. La France est, entre autres, la nation qui permet aux croyants de trois grands monothéismes qui souvent s'opposent violemment, de vivre ensemble dans le respect mutuel et la tolérance. Il s'inscrit dans la tradition républicaine qui crée les conditions de l'exercice des cultes, de tous les cultes, et prône la tolérance.

Je crois savoir que dAcRuZ n'a pas lu le Traité sur la tolérance de Voltaire. Pourtant, il porte témoignage et un témoignage militant du siècle des Lumières.
Il est bien que les artistes concernés par la liberté d'expression se lèvent pour la défendre. Je suis reconnaissant à dAcRuZ, lui le fils d'immigrés portugais, d'avoir voulu sur son territoire de cœur, réaffirmer haut et fort, sa foi en une France plurielle certes, mais unie dans ses valeurs fondatrices.

Il est bien le seul, dAcRuZ, à l'avoir fait dans notre quartier.


Jeudi 5 février
Dans le même registre Le street artiste Combo agressé à Paris trouvé par JJD dans le journal Le Monde.

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