dimanche 16 février 2014

La Villette en 1854

La Villette d'Alfred Lefeuve est un annuaire paru en 1954, quand La Villette était encore une commune indépendante, son rattachement à Paris se fera 6 ans plus tard, en 1860.
Comme dans tous les annuaires, après un rappel historique, nous trouvons toutes les informations pratiques relatives à la ville mais après, plus surprenant, suit une "Liste des principaux habitants, commerçants, rentiers, etc.",  soit environ 1000 personnes parmi les 28000 habitants que compte La Villette en 1854.
Cette liste est d'autant plus intéressante, qu'en plus du nom, nous avons la ou les professions et l'adresse... Et hop, c'est décidé, j'ajoute un calque au plan La Villette d'antan ! 
Heu oui, après quelques semaines, je peux vous dire que la reconnaissance de caractères est encore améliorable et que Google Maps n'accepte pas n'importe quoi, en particulier les noms de rues qui n'existent plus !
Avec le rattachement à Paris, les rues Montpensier, Royale, Mogador, de Lille, du Havre... ont dû êtres rebaptisées. D'autres sont la réunion de plusieurs rues comme la rue de Crimée ou la rue Riquet. Enfin certaines n'existent plus physiquement comme la rue de Sedan qui fait maintenant partie du Parc de La Villette. Bref beaucoup de clic, clic, clic de clavier pour avoir une base de données présentable !

Pour voir le plan La Villette d'antan vous avez plusieurs possibilités :
- cliquer sur le plan en haut à droite,
- cliquer sur l'onglet en haut Plan de La Villette
- aller directement sur Google Maps, pour avoir plus d'espace et surtout la possibilité de gérer les calques et la carte de base.

Miroshka, ne vois-tu pas un "A" ou plutôt un "V" comme Villette ?
Côté filière professionnelle, le gagnant est le vin [230 personnes], avec des grossistes, des détaillants... Ces derniers étant aussi souvent traiteurs [106] et même aussi logeurs [18] ou même bal [6]. En deuxième position le charbon [52] suivi du bois [43].
Pour les commerces de bouche, des épiciers [41], boulangers [26], bouchers [24], fruitiers [22], etc.
Dans les services, des voituriers [30], des loueurs de voitures [8] donc, pour les chevaux, des grainetiers [16], des marchands de fourrage [3] mais aussi des bourreliers [6], des charrons [17], des corroyeurs [2], etc.
Enfin pour terminer, deux professions insolites, des fabricants d'oignons brûlés [2] et des nourrisseurs [17]. Ces derniers avaient une ou plusieurs vaches qui paissaient, éventuellement auprès des fortifications, grâce auxquelles ils pouvaient livrer du lait frais à leurs clients !

La Villette en 1860 - © BnF

Au milieu du XIXe siècle, La Villette était en pleine expansion et tous les espoirs étaient permis comme le montre Lefeuve dans la conclusion de son introduction.

Aujourd'hui ce sont des fabriques de savons, de bougies, de produits chimiques, de carton, de papier, d'émaux, de plumes métalliques, etc., etc., des raffineries de sucre, des épurations d'huile, des distilleries, des brasseries, des corderies, des verreries, des forges, des fourneaux pour l'affinage des métaux, des ateliers de construction de wagons, de tuyaux en tôles bitumés, etc., etc.

C'est aussi un vaste entrepôt de vins, d'eau-de-vie, de grains et farines, d'huiles, de charbon, de houilles, de bois de charronnage et de construction, etc.

La gare des marchandises du chemin de fer de Strasbourg, ouverte rue d'Aubervilliers ou des Vertus, en fait un faubourg de l'Allemagne. L'administration des canaux de Paris y a une partie de ses bureaux. Le chemin de fer de ceinture va y avoir deux embarcadères.

Pour peu qu'on ajoute à tout cela le service de la navigation, notamment le service exécuté depuis peu par des bateaux à vapeur dits porteurs, faisant le trajet de La Villette à Rouen, on arrive à une conclusion : c'est qu'il n'est pas une seule place de commerce qui jouisse de la même importance et qui ait progressé aussi rapidement dans les environs de Paris, peut-être même en France.

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