dimanche 3 août 2014

Place Francis-Poulenc, La Villette

La place Francis-Poulenc, autre création de la Zac Manin-Jaurès, voit le jour en 1995.
Deux voies la rejoignent, comme par hasard la rue Erik-Satie et l'allée Darius-Milhaud. En effet, Francis Poulenc fera aussi partie de l'inévitable groupe des Six formé en 1920. Flash-back...


Francis Poulenc naît à Paris en 1899 dans une famille aisée.
Alors que son père est cofondateur des Etablissements Poulenc Frères, qui s'associeront aux Usines du Rhône pour former le groupe Rhône-Poulenc, sa mère, musicienne, lui inculque les rudiments du piano alors qu'il n'a que 5 ans.
Lorsqu'il atteint ses 15 ans, c'est Ricardo Vines, célèbre musicien espagnol aux imposantes moustaches vivant à Paris qui devient son professeur de piano et qui lui présente ses amis, tels Satie (encore !), Debussy et Ravel.
Cependant, Poulenc termine ses études au lycée Condorcet et présente sa première composition en 1917, Rhapsodie Nègre, qui attire l'attention d'Igor Stravinsky.
Avec son ami d'enfance, Georges Auric, il fait la connaissance des auteurs d'avant-garde : Cocteau, Apollinaire, Jacob et Eluard, dont il mettra des textes en musique.
Vers 1920, le voilà dans le groupe des Six, et poursuivant ses études de composition avec un élève de Gabriel Fauré.

L'année 1924 est marquée par la première du ballet  Les Biches dont Poulenc a composé la musique pour Diaghilev. Chorégraphie de Bronislava Nijinska, la sœur de Nijinsky, décors de... Marie Laurencin.




L'achat d'une résidence en Touraine, booste l'inspiration de Poulenc qui compose Le Concert champêtre (1928) pour la claveciniste Wanda Landowska, puis le Concerto pour deux pianos (1932) qu'il crée avec Jacques Février, fidèle interprète de ses œuvres.
Touché par la mort de plusieurs amis, il se tourne vers la fois catholique et ses compositions se font plus sombres ; Messe en sol majeur et Quatre Motets pour temps de pénitence. Les titres confirment bien la baisse de moral.

La Seconde Guerre mondiale voir naître la musique du ballet Les Animaux modèles (1942), une commande de l'Opéra de Paris.
Ni vu, ni connu, Poulenc y répète une version orchestrale retravaillée de Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine. L'ennemi n'y a vu que du feu ! Cette subtile provocation se cache ci-dessous, je l'ai plutôt reconnue grâce au rythme des mots.




L'après-guerre s'avère fertile et varié ; l'opéra-bouffe Les Mamelles de Tirésias d'après Apollinaire, chœurs profanes ou religieux, pièces pour orchestre ou pour le piano...
Dans les années cinquante, sa santé déclinante ne l'empêche pas d'adapter lui-même le texte des Dialogues des Carmélites de Bernanos et de le mettre en musique. L'œuvre sera créée en 1957 d'abord à Milan puis à Paris avec Régine Crespin et Denise Duval, enfin à San Francisco avec Leontyne Price.
L'année suivante naît La Voix humaine, une tragédie lyrique d'après la pièce de Cocteau. Enfin, le début des années 1960 voit des déplacements aux Etats-Unis pour les créations américaines des Mamelles de Tirésias et de la Voix humaine.

Poulenc meurt en 1963 à Paris d'une crise cardiaque.
Il laisse une œuvre où se côtoient gravité et fantaisie et qui fait de lui l'un des musiciens marquants du XXe siècle (et j'ai toujours du mal à terminer les bios moins platement que ça).

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