dimanche 13 juillet 2014

Rue Erik-Satie, La Villette

Erik Satie
(Collection Roger-Viollet)
La rue Erik-Satie connaît la musique ; elle relie en effet la place Francis-Poulenc à la rue Georges-Auric, deux compositeurs du groupe des Six, adeptes de Satie.
Ce n'est par tout : c'est dans cette courte rue de 80 mètres que se situent le collège Georges-Brassens et le commissariat principal du 19e arrondissement. Ça peut servir.

Venons-en à Erik Satie. Né à Honfleur en 1866, il subit une enfance chaotique, ballotté entre sa Normandie natale et Paris où papa a trouvé un job de traducteur.
Maman meurt en 72, papa se remarie avec un prof de piano. Grr.
Rétif à la musique, il suit pourtant les cours du Conservatoire d'où il est bientôt renvoyé.

Satie par Suzanne Valadon (1893)
C'est à Montmartre, où il s'installe à la fin des années 80 qu'il côtoie Mallarmé, Verlaine et Debussy qui l'encourage.
Survient alors une crise de mysticisme pendant laquelle il compose de nombreuses pièces religieuses ; il crée même l'Eglise métropolitaine d’art de Jésus-Conducteur, dont il est le grand-prêtre, le trésorier, et le seul fidèle. Fin de chapitre.

Une liaison avortée avec le peintre Suzanne Valadon, pour laquelle il compose ses Danses gothiques, va le laisser abattu, mais lui inspire Vexation, une courte mélodie "à répéter 840 fois" (20 heures de piano).
Il retourne aux études en 1905 pour obtenir un diplôme de contrepoint à la Schola Cantorum et faire taire ses détracteurs.
Sa rencontre avec Jean Cocteau lui ouvre de nouvelles perspectives ; ils travaillent ensemble sur le ballet Parade et seront à l'origine de la création du groupe des Six.
Il poursuit ses recherches musicales avec Braque qu'il a connu grâce à Picasso, et surtout avec Tristan Tzara et les dadaïstes, au début des années 20.

En 1925, il meurt à Paris, dans un grand dénuement, comme l'ont constaté ses proches dans la pièce où il vivait avec ses deux pianos désaccordés et des partitions inédites.
Parmi les pièces les plus connues et les plus utilisées de son œuvre, figure la Gymnopédie n°1, publiée en 1888.



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